Au moment où Québec semble hésitant à aller de l'avant avec la formule des partenariats public-privé, plusieurs syndicats affiliés à la CSN sont revenus à la charge hier pour que le CHUM et le CUSM soient construits en mode traditionnel.

Une des principales raisons pour lesquelles le gouvernement hésite à revenir en arrière est liée aux coûts, croit la Confédération des syndicats nationaux (CSN). Québec devra verser des millions aux consortiums en lice s'il renonce à continuer en mode PPP.«S'il y a des coûts supplémentaires pour mettre fin au contrat, je suis convaincu qu'on va récupérer cet argent-là en le faisant selon le modèle traditionnel», a déclaré le vice-président de la CSN, Louis Roy.

Il a souligné du même souffle que le gouvernement a dépensé à ce jour plus de 30 millions en études de toutes sortes à l'Agence de partenariat public-privé pour la construction du CHUM et du CUSM.

Des emplois en jeu

Les syndicats craignent aussi des pertes d'emplois. Ce sont quelques centaines d'emplois, principalement dans les corps de métiers comme les électriciens, les plâtriers ou les journaliers, qui seraient perdus.

La formule du PPP prévoit en effet que le consortium gagnant s'occupe de la construction, mais également de l'entretien des bâtiments pour les 30 prochaines années.

«Les gens de métier ne seront plus requis pour travailler sur le site. Ce qui nous donne le plus de travail, ce sont les patients, avec les bris qui surviennent dans les chambres ou les sonnettes d'alarme», explique Pierre Daoust, président du Syndicat des employés du CHUM-CSN.

Il estime à plus de 150 le nombre de personnes qui risquent de perdre leur emploi au CHUM, sans compter ceux qui travaillent aux cuisines, qui devraient être aménagées à l'extérieur des murs du nouvel hôpital. Au CUSM, quelque 400 emplois pourraient être perdus au total.

Plus de transparence

«On veut un hôpital public. On veut la flexibilité de connaître quels changements technologiques il va y avoir», a insisté la présidente du Syndicat des employés du CUSM-CSN, Olga Giancristofaro, en dénonçant la culture du secret entourant les PPP.

La CSN a choisi la journée où la direction du CUSM présentait à ses cadres et employés les deux projets en lice pour la réalisation de l'hôpital en mode PPP pour tenir une action d'information. Elle a organisé une épluchette de blé d'Inde devant les 11hôpitaux actuels du CUSM et du CHUM.