Il est hors de question pour le gouvernement du Québec de demander aux pharmaciens de participer à l'opération massive de vaccination contre la grippe A(H1N1) prévue pour l'automne.

La Colombie-Britannique et l'Alberta songent à recourir au personnel des pharmacies dans le cadre de cette campagne d'inoculation.

«Nous ne sommes pas dans la même situation, a souligné en entrevue Dominique Breton, responsable des relations de presse au ministère québécois de la Santé. Au Québec, la réglementation est assez stricte: la vaccination n'est pas un acte autorisé pour les pharmaciens. Seuls les médecins, les infirmières et les infirmières auxiliaires ont l'autorisation d'administrer un vaccin.»

C'est que l'Agence de la santé publique du Canada ne craint pas de manquer de doses, en vue de cette opération, mais bien de personnel. On compte injecter quelque 3,5 millions de doses par semaine à partir de la mi-novembre. Il s'agira d'une entreprise colossale, d'autant plus que les effectifs du milieu médical sont déjà fréquemment débordés.

Mais Dominique Breton assure que le Québec dispose d'un nombre suffisant d'infirmières pour administrer les vaccins à ses citoyens.

Et si jamais il s'avérait nécessaire de faire appel à d'autres effectifs, les pharmaciens ne sont pas ceux qu'on contacterait.

«Nous avons une banque de ressources alternatives, a indiqué Mme Breton. Ce sont des personnes retraitées qui ont travaillé dans le réseau de la santé qui pourraient prêter main forte aux infirmières pour ce qui est de la campagne de vaccination. On s'entend que ces personnes-là pourraient faire davantage des tâches administratives. Les infirmières seraient libérées pour l'inoculation des vaccins.»

À cela pourraient s'ajouter des étudiants dans le domaine de la santé et certains membres de la fonction publique.

L'Ordre des pharmaciens du Québec a aussi indiqué qu'aucune demande formelle n'était venue du gouvernement quant à la possibilité pour ses membres de manier la seringue.

«C'a été évoqué brièvement dans certaines rencontres, mais pas de façon officielle», a précisé la directrice générale Manon Lambert, qui a toutefois noté que les pharmaciens sont tout à fait prêts à faire un effort supplémentaire.

«Quand la santé publique est en jeu et que les pharmaciens sont sollicités, ils ont l'habitude de répondre «présents', dans la mesure de leurs moyens et de leurs disponibilités, a souligné Mme Lambert. Il ne faut pas oublier que les pharmaciens risquent d'être fort pris avec une clientèle chronique qui risque, si la grippe court, d'être davantage malade.»

Le gouvernement fédéral a commandé 50 millions de doses à la compagnie pharmaceutique GlaxoSmithKline, qui produit les vaccins à son usine de Québec. Ce sont les provinces et territoires qui seront responsables de leur distribution.

Ceux qui auront besoin d'une deuxième dose pourraient cependant devoir patienter jusqu'en février ou mars pour jouir de la pleine protection antivirale, en raison des délais de distribution anticipés.