Alors que libéraux, bloquistes et néo-démocrates reprochent aux conservateurs de n'avoir aucun plan coordonné pour faire face à une possible pandémie de grippe A (H1N1), la ministre de la Santé, Leona Aglukkaq, accuse l'opposition de faire de la «petite politique» sur un enjeu crucial.

Le gouvernement fédéral a annoncé, hier, qu'il aiderait les petites et moyennes entreprises à se préparer à une éventuelle pandémie de grippe A (H1N1), qui pourrait survenir dès cet automne.

 

Ottawa accorde ainsi 926 000$ au Centre international pour les maladies infectieuses de Winnipeg. Son rôle mettre au point des outils et des stratégies de communication afin d'inciter les PME à se doter d'un plan en cas de pandémie, notamment pour s'assurer de maintenir leurs activités même si plusieurs employés sont absents.

La ministre de la Santé a dévoilé cette nouvelle mesure lors de sa conférence de presse hebdomadaire sur la progression du virus au pays, après avoir annoncé, la semaine dernière, l'achat de 50 millions de doses de vaccin contre la grippe A (H1N1).

«Nous travaillons très fort pour coordonner les actions de chaque province et territoire avec celles du gouvernement fédéral», a dit la ministre Aglukkaq, avant d'ajouter que, la semaine prochaine, on présenterait une stratégie pour les écoles du Canada.

Rien pour convaincre les partis de l'opposition à Ottawa, qui, inquiets, avaient convoqué d'urgence le comité permanent de la santé aux Communes, hier après-midi.

«On se rend compte que ce sont des annonces à la pièce. On a parlé d'antivirus et de vaccin la semaine dernière; cette semaine, c'est de l'aide aux PME. Et on vient d'apprendre qu'il y aura une stratégie pour les écoles, a souligné le porte-parole du Bloc québécois en matière de santé, Luc Malo. On ne voit pas la stratégie globale, et c'est important parce qu'on veut que nos gens soient en sécurité.»

La critique du Parti libéral, Carolyn Bennett, s'est quant à elle insurgée de voir la ministre quitter promptement la rencontre du comité de la santé sans que des questions fondamentales, comme l'aide aux communautés autochtones, aient été abordées.

«Lorsqu'on se promène dans le pays, on voit qu'il y a un gouffre entre le degré de préparation et de confiance qu'ont les gens sur le terrain et ce que la ministre nous dit, particulièrement chez les Premières Nations», a dit Mme Bennett, réclamant davantage de réponses du gouvernement.

«Ça ne nous donne pas l'impression que ce gouvernement a un plan national coordonné, mis sur pied avec les provinces et les territoires, et prêt à être implanté à tout instant», a quant à elle estimé la députée du NPD, Judy Wasylycia-Leis.

La ministre Aglukkaq s'est présentée en comité pour répondre aux questions des députés, mais elle a jugé cette rencontre non nécessaire, voire contre-productive, parce qu'elle prive les experts et intervenants qui comparaissaient d'un temps précieux de planification avant l'automne.

«Ils n'ont pas besoin de faire de la petite politique», avait lancé la ministre en matinée à l'égard de ses adversaires.