Les quelque 3200 ambulanciers affiliés à la CSN ont lancé samedi un ultimatum au gouvernement du Québec en ce qui a trait à leurs salaires. Si les négociations avec le gouvernement ne mènent à rien de concret au cours de la semaine prochaine, ces ambulanciers vont déclencher une grève illégale.

Les ambulanciers affiliés à la CSN et ceux qui sont représentés par le syndicat des Travailleurs ambulanciers syndiqués de la Beauce (TASBI) ont négocié une bonne partie de la journée samedi avec les négociateurs du ministère de la Santé, à l'hôtel Clarion du secteur Sainte-Foy, en compagnie d'une conciliatrice du ministère du Travail du Québec. Il s'agissait d'une septième journée de pourparlers au cours des neuf derniers jours.

Les discussions se sont assez bien déroulées pour que les deux parties reprennent les pourparlers de nouveau dès lundi, cette fois dans les bureaux du ministère du Travail du Québec.

«Il y a eu des avancées significatives», a indiqué le président du syndicat local des ambulanciers de la CTAQ, Martin Jobin. «Dans ce contexte, nous allons demander à nos syndiqués de continuer à ne pas faire de moyens de pression jusqu'à nouvel ordre. Par contre, les nouvelles discussions que nous aurons la semaine prochaine devront permettre de régler le problème définitivement. Si ce n'est pas le cas, nous allons exécuter le mandat de grève que nos membres nous ont accordé.»

Même si les deux parties ont signé un contrat de travail qui est entré en vigueur le 1er juillet, les ambulanciers et le gouvernement ne s'entendent toujours pas sur la question des salaires. Le gouvernement veut offrir l'échelon supérieur de salaire de 30,40$ seulement aux ambulanciers paramédicaux qui ont complété une formation collégiale qui n'existe que depuis quelques années. Comme la grande majorité des ambulanciers n'ont pas passé ce cours, ils ne pourraient jamais atteindre l'échelon maximal, et ce, malgré leur expérience de 10, 15, 20 ans dans le domaine.

La prétention de la partie syndicale est que tous les syndiqués devraient être soumis à la même échelle de salaire, puisque les ambulanciers paramédicaux font tous le même boulot, peu importe leurs études antérieures.

Alors que la CSN y va de cet ultimatum, les quelque 800 ambulanciers affiliés à la FTQ n'ont toujours pas entamé de moyens de pression et n'envisagent pas la grève pour le moment. Les représentants de la FTQ ont aussi participé à ces discussions, samedi, dans le secteur Sainte-Foy, à l'écart de leurs collègues de la CSN, et ils reprennent aussi les pourparlers lundi.

«Nous voulons régler le problème à la table de négociations», a indiqué le représentant de la FTQ pour ce dossier, Yves Imbeault. «Nous n'avons pas demandé de mandat de grève à nos membres et nous ne croyons pas que des moyens de pression pourraient aider à régler le différend que nous avons avec le gouvernement. Nous voulons laisser toute la place à la discussion.»