C'était un grand jour, hier, pour les psychologues spécialisés en troubles envahissants du développement (TED). La ministre de la Justice Kathleen Weil a promis de modifier le système de suivi de sorte que l'évaluation du psychologue équivaille au diagnostic d'un pédopsychiatre.

«Je suis tellement fière, lance Katherine Moxness, psychologue et directrice des services professionnels de deux centres de réadaptation traitant des enfants TED. Il y aura un changement majeur dans les services offerts aux familles.»

Jusqu'à hier, les parents d'un enfant autiste devaient absolument avoir le diagnostic d'un pédopsychiatre pour avoir droit à l'Intervention comportementale intensive (ICI) dans un centre de réadaptation spécialisé en TED. Cette intervention est plus efficace si elle est précoce, d'après les experts. Or, les parents devaient parfois attendre un an avant de rencontrer un médecin, ce qui retardait le diagnostic et la prise en charge de l'enfant.

Les psychologues québécois sont les seuls en Amérique du Nord à ne pas pouvoir diagnostiquer l'autisme. Le Réseau Autisme/TED, qui regroupe des parents et des professionnels, pressait donc le gouvernement d'amender le projet de loi 21, qui prévoit une révision du code des professions.

Avec le consentement du ministre de la Santé Yves Bolduc, la ministre de la Justice a plutôt promis de modifier ce qu'on appelle le GESTRED, soit le Système de suivi de gestion et de reddition de comptes. «Cela ne change pas le projet de loi. C'est que l'évaluation va avoir la même teneur que le diagnostic», explique Philippe Archambault, attaché de presse de la ministre.

«C'est une première étape. C'est déjà beaucoup. Ça répond à un besoin», commente Mme Moxness.

La ministre a également promis au Réseau Autisme/TED de modifier tous les documents pour lesquels les parents d'un enfant TED devaient avoir un diagnostic d'un pédopsychiatre, dont celui de la prestation de la Régie des rentes.