La Direction de la santé publique du Québec a élevé d'un cran jeudi son niveau de vigilance, alors que l'infection à la grippe A (H1N1) a atteint le plus haut niveau d'alerte pandémique de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Les cas d'infections liés au virus A (H1N1) continuent d'augmenter dans le monde, sans épargner le Québec.

La décision de l'OMS «n'est pas un déclencheur d'actions nouvelles pour chez nous mais le niveau de vigilance, pour tout le monde, est rehaussé», a dit le directeur national de la santé publique, le docteur Alain Poirier, en conférence de presse à Québec.

Trente-neuf nouveaux cas ont été répertoriés au Québec jeudi, portant à 646 le nombre de cas confirmés d'infection au virus depuis le 25 avril. En tout, 94 personnes ont dû être hospitalisées et une femme de 65 ans, de Québec, est décédée des suites de la maladie vendredi dernier.

Le docteur Poirier a confirmé une hausse «importante» d'affluence dans les centres hospitaliers, surtout dans les hôpitaux pédiatriques de la région de Montréal.

Malgré la progression du virus, la grande majorité des cas demeurent «peu sévères», a-t-il assuré.

Néanmoins, la santé publique a jugé opportun «d'accentuer» sa préparation en prévision d'une vaccination massive.

Mais il faudra patienter encore quelques mois, au moins jusqu'à l'automne, puisqu'il n'y a pas encore de vaccin disponible dans le monde pour lutter contre l'infection.

«Les producteurs terminent actuellement la préparation du vaccin saisonnier et pourront très bientôt passer à la conception du vaccin contre la pandémie, qui pourra être disponible quelque part à l'automne, peut-être en octobre», a expliqué le docteur Poirier.

Aussitôt qu'il sera prêt, le vaccin sera offert au Québec «à tous ceux qui voudront s'en prévaloir», a-t-il précisé.

Divers indices laissent croire aux autorités de la santé publique que le virus, en plein essor pendant la saison estivale, sera encore actif à l'automne.

«Nous sommes dans une situation un peu particulière. Nous aurions pu penser, il y a un mois, que le virus diminuerait au courant de l'été mais pour l'instant, il s'installe. La bonne nouvelle, c'est qu'il continue d'être peu sévère», a souligné le directeur national.

Mais un changement brutal de la situation ne peut être écarté.

Pour prévenir les débordements dans les hôpitaux, les régions ont été invitées à réserver des «sites non traditionnels de soins» spécialement aménagés pour accueillir, si besoin est, le flot de personnes infectées et malades.