Les autorités canadiennes ont indiqué vendredi soir que les responsables des agences de santé publique ont examiné plusieurs personnes qui sont revenues affaiblies du Mexique, mais qu'aucun cas d'infection à la grippe porcine n'avait été répertorié jusqu'à présent.

«Il n'y a aucun cas confirmé au Canada», a déclaré le docteur David Butler-Jones, directeur de l'Agence de la santé publique du Canada. M. Butler-Jones a toutefois précisé que les derniers rapports étaient «très inquiétants».

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a indiqué vendredi qu'il n'y avait aucun cas confirmé à l'extérieur du Mexique et des Etats-Unis, même si elle a imploré les autres pays à demeurer vigilants.

D'autre part, M. Butler-Jones a assuré qu'il n'y avait aucune raison pour les Canadiens d'éviter le Mexique comme destination touristique, malgré l'éclosion de la grippe porcine. Il a ajouté que le Canada et les Etats-Unis n'avaient émis aucune mise en garde pour les voyageurs qui se dirigent vers le Mexique.

Plus tôt durant la journée, certaines sources ont rapporté que le Laboratoire national de microbiologie canadien avait déterminé que 16 des 51 échantillons cliniques qui avient été envoyés de Mexico à Winnipeg étaient contaminés par la grippe porcine.

Ces spécimens incluaient des biopsies pulmonaires et des prélèvements nasaux.

Le Canada et les Etats-Unis ont mis sur pied leurs centres de contrôle d'urgence, indiquant que le développement du virus de la grippe porcine sera suivi d'heure en heure. Les experts en maladies virales ont précisé qu'il était trop tôt pour prédire si le virus causera une pandémie.

Leurs préoccupations sont toutefois nuancées par le fait que les symptômes de la maladie ressemblent davantage à ceux d'une grippe saisonnière qu'à ceux, virulents, de la grippe aviaire H5N1.

«Je suis confiante, car la maladie ne semble pas si terrible, et si jamais elle devait se propager, je crois que nous pourrions la circonscrire rapidement», a déclaré la docteure Allison McGeer, de l'hôpital Mount Sinai de Toronto.

Le docteur Michael Gardam, directeur du département de prévention et de contrôle des maladies infectieuses de l'Agence ontarienne de protection et de promotion de la santé, a précisé que la situation devrait se clarifier au cours des prochains jours.

Par ailleurs, les autorités de Mexico ont décidé vendredi de fermer tous les établissements scolaires de la ville après les décès confirmés de 20 personnes par contamination à la grippe porcine, de 40 autres qui sont présentement sous enquête, et de 943 autres affligés par ce qui semble être les symptômes d'une nouvelle souche grippale. L'OMS craint que ces cas ne marquent le début d'une nouvelle pandémie.

Des chercheurs aux Etats-Unis et au Mexique tentaient de déterminer si les décès étaient liés à la même souche de grippe porcine qui a rendu malade sept personnes au Texas et en Californie.

L'OMS a également relevé son système d'alerte interne, vendredi, pour permettre à l'agence de mobiliser davantage de fonds et de personnels pour faire face à l'épidémie. Elle a recensé au moins 57 décès au Mexique, mais cherchait à établir avec précision à quelle souche de la grippe ces personnes ont succombé.

La souche a tué dans des classes d'âge normalement moins vulnérables, soit des jeunes et des adultes d'âge moyen. L'une des hypothèses est que les populations les plus vulnérables, enfants et personnes âgées, aient été protégées par les vaccins contre d'autres souches grippales.