Il faudra attendre encore un an avant de connaître les spécialités qui devront être temporairement réaménagées dans les trois hôpitaux du CHUM pendant la construction du futur grand hôpital.

C'est ce qu'a indiqué hier le ministre de la Santé, Yves Bolduc, de passage à l'Institut de cardiologie de Montréal.

«Il faudra attendre un an, le temps de finir complètement le PFT (plan fonctionnel et technique) pour voir comment se passera la transition. Mais mon impression est que les spécialités et les surspécialités vont se retrouver au CHUM et les soins de première ligne dans les autres hôpitaux», a expliqué le ministre.

 

Le centre hospitalier sera construit en deux phases. Le premier édifice, qui sera terminé en 2013-2014, comptera 400 lits, des plateaux techniques et un bloc opératoire de 39 salles. La deuxième phase, qui sera achevée en 2018, prévoit la démolition et la reconstruction de l'hôpital Saint-Luc afin d'ajouter 372 lits et des cliniques ambulatoires. Entre les deux phases, une longue période de transition où les services devront être réaménagés en mettant à contribution les hôpitaux Notre-Dame et Hôtel-Dieu.

Les deux soumissionnaires en lice ont un an pour présenter leur proposition et leur vision de ce que sera le futur CHUM. Ce n'est qu'à ce moment qu'il sera possible de préciser les détails de cette transition.

D'ici là, il est prématuré d'affirmer que des salles d'opération seront inutilisées pendant cinq ans dans le nouveau CHUM, faute de lits, comme l'a rapporté Le Devoir hier, a déclaré le ministre Bolduc. Pendant la période de transition, l'utilisation des nouvelles installations se fera graduellement, a-t-il toutefois précisé.

«Il est possible qu'on soit capables de regrouper la majorité des spécialités chirurgicales pour la vocation du CHUM en 2014. On va le savoir dans un an. Il n'y aura pas de perte d'argent. Les espaces seront moins utilisés, tout simplement, et on va faire une complémentarité avec les deux autres centres hospitaliers. C'est la transition qui est prévue.»

Près de 60% des opérations consistent désormais en des chirurgies d'un jour qui ne nécessitent pas d'hospitalisation. Comme la première phase du nouveau CHUM comptera 400 lits - alors que l'hôpital Saint-Luc actuel en compte moins de 300 - il y aura suffisamment de lits, affirme le ministre.

Il sera aussi possible de regrouper les opérations avec hospitalisation au nouveau CHUM et d'orienter vers les hôpitaux Notre-Dame et Hôtel-Dieu les patients qui devraient être hospitalisés pour une raison médicale, comme une pneumonie par exemple.

La CSN revient à la charge

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) est revenue à la charge hier pour dénoncer la construction des deux grands hôpitaux en PPP et dénoncer le mutisme entourant les projets.

La centrale syndicale n'a pas eu accès au PFT. Elle n'obtient pas de réponse non plus à ses questions concernant les cuisines des futurs CHUM et CUSM. Tout indique que l'alimentation serait confiée au privé, à l'extérieur des murs des centres hospitaliers.

Près de 10 000 personnes représentées par la CSN travaillent dans les services auxiliaires, comme l'alimentation. «Les gens sont inquiets par rapport à leur avenir. Nos questions sont sans cesse éludées, nous sommes maintenus dans l'ignorance», déplore la présidente de la FSSS-CSN, Francine Lévesque.

La CSN demande à Québec de créer un comité de travail pour régler la question des cuisines des futurs grands hôpitaux.