Le ministère de la Santé n'a pas l'intention de mettre sur pied un réseau d'hélicoptères-ambulances au Québec. Malgré les pressions exercées par le milieu médical depuis la mort de l'actrice Natasha Richardson, établir un service d'hélicoptères-ambulances ne figure pas dans les priorités du gouvernement.

Il y a deux semaines, l'actrice Natasha Richardson a succombé à une hémorragie au cerveau après avoir fait une violente chute sur les pistes de Tremblant. Dans les jours qui ont suivi l'incident, plusieurs intervenants ont tenté de savoir si cette mort aurait pu être évitée.

Sans vouloir revenir sur le scandale, le directeur du département de traumatologie de l'Hôpital général de Montréal, le Dr Tarek Razek, estime que Québec aurait dû «réaliser l'urgence de se doter d'un système d'hélicoptères-ambulances».

Toutes les provinces canadiennes possèdent un tel service, sauf le Québec. Actuellement, deux avions-ambulances desservent les régions très éloignées du nord de la province. «Pour les régions moyennement éloignées, mais densément peuplées, comme les Hautes-Laurentides, il n'y a que les ambulances ordinaires», dit le Dr Razek.

Ce dernier déplore que les délais de transport soient actuellement trop longs. «Avec un service d'hélicoptères, on stationnerait les appareils à Mirabel. Ils seraient prêts rapidement. Les délais sont cruciaux en santé, surtout dans les cas de trauma. On pourrait sauver des vies avec les hélicoptères», dit le Dr Razek.

En Ontario, 5000 transports par ambulance-hélicoptère ont lieu chaque année. Le Dr Razek croit qu'en établissant des hélicoptères-ambulances en banlieue de Montréal et de Québec, le système de santé québécois économiserait des coûts. «Les cas de traumas seraient traités plus rapidement et auraient moins d'effets secondaires», dit-il.

Mais au cabinet du ministre de la Santé, Yves Bolduc, on affirme qu'un tel service n'est pas envisagé. «Ce n'est pas dans nos priorités», dit l'attachée de presse du ministre, Marie-Ève Bédard.

Elle explique que le gouvernement a décidé de «consolider le transport ambulancier» et de «remplacer les avions-ambulances». «On n'est pas convaincu que les hélicoptères seraient bénéfiques. Nous doutons de leur pertinence. Nous ne les écartons pas pour toujours, mais ce n'est pas une priorité», dit Mme Bédard.