Après avoir exprimé certaines réserves sur la nouvelle mouture du Centre hospitalier universitaire se Montréal (CHUM), le maire Gérald Tremblay y a donné son aval, hier. Il ne s'opposera pas aux modifications proposées au futur hôpital, bien qu'il craigne qu'un stationnement deux fois plus grand que prévu ne nuise à la promotion du transport collectif.

«On considère que les modifications sont de nature à être bien expliquées, a affirmé le maire Tremblay, hier, quelques minutes après avoir inauguré le nouveau Taz. Et partant de là, si on a à coeur la réussite du CHUM à Montréal le plus rapidement possible, on devrait y donner suite.»

 

La Presse a dévoilé hier que le gouvernement, avec l'appui de l'administration Tremblay, s'apprête à adopter un décret pour éviter une nouvelle ronde de consultations publiques. Celles-ci auraient été rendues nécessaires par des changements aux plans du futur hôpital.

La hauteur maximale du futur CHUM sera de 85 m, cinq de plus que dans le projet qui avait été soumis à l'Office de consultation publique il y a deux ans. On prévoit aussi la démolition complète de l'actuel hôpital Saint-Luc. Le stationnement, lui, passerait de 1150 à 2050 places.

Tout en se disant favorable au nouveau projet, le maire Tremblay avait exprimé des réserves face à l'agrandissement du stationnement. Il craignait que cette mesure n'inonde le centre-ville de voitures et nuise aux efforts municipaux pour promouvoir l'autobus et le métro.

Mais une rencontre avec le président de la Fédération des médecins spécialistes, Gaétan Barrette, a convaincu le maire de ne pas s'opposer à la mesure. M. Tremblay fait valoir qu'au moins 950 places seront réservées aux médecins et aux résidants du futur CHUM, et que plusieurs infirmières et préposés doivent venir de l'extérieur de l'île pour y travailler.

«On veut toujours favoriser le transport en commun, mais on peut très bien comprendre que, dans les circonstances, surtout avec un centre hospitalier universitaire, il y ait des gens pour qui c'est plus difficile de venir en métro, en bicyclette ou de marcher», a indiqué M. Tremblay.

Des «pseudo-consultations»

De public aura l'occasion de se prononcer sur le CHUM même si Québec va de l'avant avec un décret, fait valoir le maire. Mais la consultation relèvera alors du gouvernement provincial et pourra se limiter à une seule séance.

Voilà pourquoi la position du maire a été sévèrement critiquée par le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron. «Des pseudo-consultations bidon, on en a vu d'autres», a-t-il dit. Il a fait valoir que le forum organisé lorsque Québec a annoncé la modernisation de la rue Notre-Dame n'a pas permis de modifier un projet que contestaient plusieurs habitants de l'est de la métropole.

M. Bergeron a écrit au premier ministre Jean Charest, la semaine dernière, pour lui demander d'abandonner le mode PPP et de tenir des consultations.

Il estime que le maire Tremblay fait preuve «d'à-plat-ventrisme» face à Québec.

«Il nie lui-même ses propres responsabilités, a-t-il déploré. Il appelle à sa propre mise sous tutelle.»