Les ambulanciers paramédicaux du Québec n'en peuvent plus d'attendre le renouvellement de leur convention collective, échue depuis près de quatre ans. Exaspérés, ils menacent maintenant de recourir au débrayage.

Ces 3200 travailleurs seront appelés dans les prochaines semaines à se doter de mandats de grève générale illimitée, parmi plusieurs autres moyens de pression.

«Je m'attends à une mobilisation massive. Les gens sont excédés: on nous a d'abord promis de terminer au printemps 2008, puis à l'automne, mais les trois rencontres prévues ont été annulées à cause des élections. Maintenant, c'est le néant», affirme Réjean Leclerc, président du Syndicat du préhospitalier, qui représente 820 personnes à Montréal.

Les ambulanciers paramédicaux rêvent maintenant d'un règlement avant le 1er juillet 2009, date du quatrième anniversaire de la fin de leur dernière convention collective. La grève, si elle est votée, pourrait donc être déclenchée dès les prochaines semaines. Ce serait une première dans l'histoire de ce corps de métier.

Reste que les ambulanciers paramédicaux espèrent ne jamais avoir à passer aux actes. «On a encore du temps pour négocier et trouver une entente d'ici là. Ce qu'on veut, c'est reprendre les discussions, c'est urgent. Les délais ont déjà été dépassés», dit Réjean Leclerc.

Rémunération

Plusieurs points majeurs du nouveau contrat de travail ont déjà été réglés en 2006 et 2007. C'est maintenant la question de la rémunération qui pose problème. Les syndiqués ont obtenu que l'échelle salariale soit revue à la hausse pour s'ajuster aux nouvelles tâches plus complexes des ambulanciers paramédicaux - qui peuvent désormais, notamment, administrer certains médicaments - pour lesquelles les exigences de formation ont été rehaussées. Le hic, c'est que les deux parties n'ont pas encore trouvé d'entente sur l'intégration à cette nouvelle échelle salariale des employés déjà en poste.

En cas de grève, les services essentiels seront maintenus en tout temps, a assuré hier M. Leclerc. Elle ne sera d'ailleurs déclenchée qu'après une entente avec le Conseil des services essentiels, qui devra s'assurer que les moyens déployés par les syndiqués ne compromettent d'aucune manière les services de première ligne et ne ralentiront pas les délais de réponse du 911. Le transport non urgent des malades entre les hôpitaux pourrait toutefois être touché.

Les ambulanciers paramédicaux ont déjà adopté deux fois des mandats de grève générale illimitée, mais ils ne les ont jamais appliqués.

Le cabinet du ministre de la Santé, Yves Bolduc, n'a pas commenté l'affaire.