La santé est l'un des rares secteurs épargnés dans un budget marqué par la tourmente économique. Avec une hausse de 5,7%, l'enveloppe consacrée à la santé permet de couvrir un peu plus que les coûts de système.

Le budget de la santé augmente de 1,5 milliard comparativement à l'an dernier. Il atteint désormais 26,9 milliards, soit près de la moitié du budget total du gouvernement du Québec.

 

« En période de ralentissement économique, il faut poursuivre nos investissements dans nos services de santé et d'éducation. Nous ne ferons pas comme d'autres avant nous, qui ont sabré ces budgets devant la première difficulté «, a souligné la ministre des Finances, Monique Jérôme-Forget.

Le gouvernement évalue à 5% la hausse des coûts de système. Il s'agit des augmentations salariales, de la hausse du coût des médicaments, des dépenses liées au vieillissement de la population et de la hausse de rémunération des médecins.

L'an dernier, Québec avait en effet conclu une entente avec ses médecins afin de leur reconnaître un rattrapage salarial par rapport aux médecins du reste du Canada. Cette mesure apparaît dans le budget 2009-2010.

Comme la croissance totale du budget de la santé est de 5,7%, c'est donc dire que la marge de manoeuvre pour améliorer le réseau est très mince.

« La santé demeure une priorité pour les Québécois et une forte proportion de la croissance des dépenses en 2009-2010 est dédiée à ce secteur «, a toutefois insisté la présidente du Conseil du Trésor, Monique Gagnon-Tremblay.

Parmi les nouvelles mesures, un montant de 14 millions est dévolu pour la création de groupes de médecine de famille (GMF). Un peu plus de 180 GMF existent à ce jour. Le gouvernement Charest en souhaite 300 à la fin de son mandat afin que les Québécois aient accès à un médecin de famille.

Une somme de 35 millions troisième tranche d'un plan de trois ans est aussi versée pour le plan d'accès aux services destinés aux personnes souffrant de déficience intellectuelle ou physique et de troubles envahissants du comportement.

Une somme de 35 millions est par ailleurs prévue pour les services aux personnes âgées, aux jeunes en difficulté et pour la santé mentale. Une somme qui vient compléter une enveloppe de 170 millions prévus l'an dernier.

Pour le critique des Finances du Parti québécois, François Legault, les investissements en santé ne font que maintenir les services actuels. « Il n'y a aucune marge de manoeuvre pour des services additionnels «, a-t-il indiqué.

L'Association québécoise des établissements de santé et de services sociaux, salue quant à elle le budget. « Il faut se réjouir. Même si le développement n'est peut-être pas à la hauteur souhaitée, on reconnaît qu'il y a un effort important de fait «, a affirmé la directrice générale, Lise Denis.

Elle s'inquiète toutefois de l'absence de mesures pour créer de nouvelles places en hébergement et en réadaptation pour les personnes âgées.

Au terme d'une tournée de 11 salles des urgences en difficulté, le ministre de la Santé, Yves Bolduc, avait pourtant indiqué qu'il fallait créer plus de ressources intermédiaires de ce type afin de libérer les lits de courte durée dans les hôpitaux et désengorger les urgences.