La ministre des Aînés du Québec, Marguerite Blais, veut aider les personnes âgées à retourner sur le marché du travail. Au cours des prochains mois, elle visitera de nombreux employeurs du domaine de l'alimentation et du tourisme pour les convaincre d'assouplir leurs règles d'embauche pour les aînés.

«Au moins 260 000 Québécois âgés de 65 ans et plus retourneraient sur le marché du travail si les conditions étaient propices. Et le quart des retraités actuels aimeraient avoir un emploi. Il faut changer le regard des employeurs pour faciliter l'embauche de ces personnes», estime la ministre Blais.

 

Les employeurs devraient entre autres autoriser des horaires plus souples, à deux ou trois jours par semaine, juge la ministre, car les personnes âgées préfèrent ces conditions de travail moins exigeantes.

Les préjugés envers les personnes âgées devraient aussi cesser. «Aujourd'hui, on vit plus longtemps et en meilleure santé. Les personnes retraitées ont encore plein de choses à offrir», dit Mme Blais.

Secrétaire général du Forum des citoyens de Montréal, Henri Gervais croit lui aussi que la vie des Québécois «ne se termine plus à 65 ans».

«Depuis quatre ans, on voit une forte hausse du nombre de gens qui demandent à leur employeur de reporter leur retraite pour continuer à travailler quelques jours par semaine, dit M. Gervais. Les gens veulent rester sur le marché du travail, mais l'embauche d'aînés n'est pas encore ancrée dans la culture des entreprises. Et chez les syndicats non plus.»

M. Gervais estime qu'avec le vieillissement actuel de la population, les entreprises auraient tout avantage à garder leurs aînés. «Ils peuvent jouer parfaitement le rôle de mentor», dit M. Gervais.

En attendant, M. Gervais suggère aux aînés de se vendre. «Il faut expliquer à son patron ce que l'on apportera à l'entreprise et négocier nos conditions de travail», dit-il.

Pour donner l'exemple, le Secrétariat aux aînés s'apprête à lancer un projet avec l'Association des retraitées et retraités de l'éducation et des autres services publics du Québec (AREQ).

Des retraités de l'enseignement seront engagés par des entreprises afin de donner des cours de francisation aux immigrants.

«Plusieurs de nos retraités trouvent leurs conditions financières difficiles et veulent retourner sur le marché du travail. On va leur offrir cette possibilité», dit la présidente de l'AREQ, Mariette Gélinas.