Le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec se fixe des objectifs pour le moins ambitieux au cours des prochains mois.

Parmi ces objectifs, on vise une augmentation annuelle de cinq pour cent du nombre de chirurgies réalisées dans les hôpitaux, soit 22 500 chirurgies de plus, et l'élimination de l'attente indue en radiologie d'ici 12 à 18 mois.

Du côté des urgences, on entend ni plus ni moins éliminer les séjours de plus de 48 heures et réduire de façon significative les séjours de 24 heures et plus, d'ici un an.

Le Directeur national des urgences, le docteur Pierre Savard, et le Directeur général des services de santé et de la médecine universitaire, le docteur Michel Bureau, ont fait part de ces objectifs lors d'une rencontre technique avec les médias, mercredi à Montréal.

Les deux hommes reconnaissent que les pénuries de personnel compliquent leur tâche mais soutiennent que la réorganisation du travail, l'utilisation optimale des plateaux et équipements existants et certains investissements bien ciblés, entre autres, peuvent s'avérer cruciaux dans l'atteinte de ces objectifs.

Le docteur Bureau a par ailleurs voulu dissiper une perception erronée sur la notion de privatisation des services de santé. Il a fait valoir que le transfert de certaines activités vers des cliniques dites privées ou l'utilisation de ces cliniques pour alléger le fardeau du réseau hospitalier ne signifie en rien une privatisation des services puisque les bénéficiaires ne paient pas les services qui demeurent couverts par la Régie de l'assurance-maladie.

Il a précisé que ces cliniques n'ont de privée que leur gestion et qu'elles font partie du système public. De plus, la nouvelle réglementation les touchant oblige la présence d'un directeur médical, une propriété majoritaire des médecins qui y oeuvrent et les soumet à une procédure d'accréditation gouvernementale. La propriété par une firme étrangère y est proscrite.

Les véritables cliniques privées, selon cette définition, sont celles où les médecins ne participent pas au régime public et dont les services doivent être entièrement défrayés par le patient. Or, seulement 176 des 18 900 médecins qui pratiquent au Québec ne participent pas au régime.

Selon les données du ministère, il y a présentement au Québec un seul hôpital privé et une dizaine de cliniques privées oeuvrant dans les domaines de l'orthopédie, de la chirurgie plastique et de l'ophtalmologie.

Cependant, il existe certaines zones mixtes, notamment dans le cas des radiologistes, des dermatologues et des chirurgiens plasticiens, où l'on pratique certaines procédures qui sont couvertes par la Régie et d'autres qui ne le sont pas.