Le Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM) a dépensé près de 1 million de dollars en frais de taxi l'an dernier, a appris La Presse. Parce que l'hôpital est construit sur trois emplacements distincts, les médecins, les infirmières, les patients et les administrateurs doivent souvent se déplacer entre les établissements. Les coûts de ces transferts sont faramineux.

Chaque jour, des dizaines de médecins font la navette entre les trois parties du CHUM : l'hôpital Saint-Luc, l'hôpital Notre-Dame et l'Hôtel-Dieu. Jusqu'à tout récemment, ces déplacements étaient effectués en taxi.  

Du 1er avril 2007 au 16 août 2008, le CHUM a dépensé 904 632 $ en frais de taxi. Comparativement, l'hôpital Maisonneuve-Rosemont n'a dépensé que 347 $ en frais de taxi durant la même période, révèlent des données obtenues en vertu de la Loi sur l'accès à l'information.

 

La problématique des transports fait partie du quotidien du CHUM depuis la fusion des trois hôpitaux en 1996. Dans un rapport confidentiel du Conseil des médecins, dentistes et pharmaciens (CMDP) du CHUM publié il y a quelques mois, la complexité des transports entre les emplacements est détaillée.

 

On explique que plusieurs patients doivent quotidiennement se promener entre deux, voire trois emplacements pour passer différents tests.

 

Deux médecins du CHUM racontent que, jusqu'à tout récemment, les patientes atteintes de cancer du sein devaient se faire opérer à Notre-Dame. Or, la clinique du sein se trouve à l'Hôtel-Dieu. «Le matin de leur chirurgie, les patientes devaient se rendre à l'Hôtel-Dieu. On leur insérait un harpon dans le sein puis on les transférait à Notre-Dame. C'est vraiment pas normal», dit l'un d'eux.

 

À la fin du mois de septembre dernier, le CHUM a mis fin au transport entre les hôpitaux en taxi. Un système de navettes dont le coût reste indéterminé a été mis en place. Trois petits autobus d'une vingtaine de places relient maintenant les trois hôpitaux selon un horaire précis. Chaque semaine, entre 1200 et 1400 voyages sont effectués.

 

«Le système ne dessert que les employés pour l'instant. Mais dès le 8 janvier, les patients autonomes y auront aussi accès», explique la responsable des communications du CHUM, Lucie Dufresne. Les patients mal en point continueront d'être transférés par ambulance.

 

Pour l'exécutif du CMDP du CHUM, la solution des navettes est plus efficace que les taxis et, surtout, moins coûteuse. «Je souligne le travail de la direction du CHUM, qui, une fois qu'elle a été mise au courant de la situation, a agi très vite pour la corriger», dit le Dr Paul Perotte, membre du comité exécutif du CMDP.

 

Avec la collaboration de William Leclerc.