Les chiffres sont sans appel: la pénurie de pédiatres généraux qui frappe présentement le Québec ne s'atténuera pas avant 2014. Et d'ici là, l'hôpital Sainte-Justine n'est pas le seul à en subir les contrecoups.

Les établissements de santé du Québec comptent présentement 40 postes vacants en médecine pédiatrique, selon les données du ministère de la Santé citées par l'Association des pédiatres du Québec.

 

Or, «présentement, le nombre de finissants comble à peine le nombre de retraites», souligne Thérèse Côté-Boileau, présidente de l'Association des pédiatres du Québec. En 2008, sept pédiatres ont fait leur entrée dans le système de santé, contre huit qui ont pris leur retraite.

Les admissions dépasseront significativement les attritions dans cinq ans, selon Mme Côté-Boileau. En effet, les facultés de médecine ont convenu qu'elles admettraient 22 résidents en médecine pédiatrique en juillet 2009. C'est environ le double du nombre accepté au cours des quatre dernières années.

Les facultés peuvent se permettre cette augmentation en raison de la hausse des admissions en première année de médecine. Depuis 10 ans, elles ont presque doublé au Québec, atteignant 772 en 2008-2009.

«Si on veut vraiment corriger le tir, il faut que le nombre d'admissions en pédiatrie se maintienne au niveau de 2009 pour les années qui suivront», souhaite Thérèse Côté-Boileau, qui souligne que les facultés de médecine n'offrent aucune garantie en ce sens.

Un hôpital sans pédiatre

D'ici là, plusieurs hôpitaux doivent composer avec un nombre réduit de médecins pour les enfants. L'hôpital Sainte-Croix de Drummondville est l'un des plus touchés par la pénurie. Depuis 2002, les quatre postes de pédiatres généraux sont vacants.

«Depuis, nos efforts de recrutement se font de façon intense, mais on se frappe au mur du manque d'effectifs et du peu de production de pédiatres dans les facultés», se désole le directeur des services professionnels, le Dr Luc Gilbert.

Les patients de Sainte-Croix qui doivent être vus par un pédiatre sont envoyés dans d'autres hôpitaux. L'an passé, les enfants de la région de Drummondville ont passé 468 jours d'hospitalisation à l'hôpital Sainte-Justine, note le Dr Gilbert, qui souligne que plusieurs autres spécialités de médecine sont touchées par la pénurie de médecins.