L'hôpital Sainte-Justine n'embauchera pas de pédiatres cette année, a tranché hier le ministre de la Santé, Yves Bolduc. Pour remédier à la surcharge de travail des médecins, le ministre propose de rediriger le tiers des patients des urgences dans d'autres établissements de santé.

«Il n'y aura pas de nouveaux pédiatres qui vont rentrer à Sainte-Justine (cette année), a dit à La Presse Yves Bolduc. Le Québec en manque, donc on ne cherchera pas des solutions irréalistes ou qui n'existent pas.»

 

De passage à Saint-Constant, sur la Rive-Sud, M. Bolduc a convenu que l'hôpital Sainte-Justine manquait de pédiatres. La diminution des admissions en médecine et les nombreuses retraites des dernières années expliquent selon lui cette réalité.

Et le problème ne pourra être résolu avant plusieurs années, croit le ministre.

«Le nombre d'admissions en médecine a augmenté en 2004, a souligné M. Bolduc. Mais de façon réaliste, ça prend 10 ans pour former un médecin. Il faudra donc attendre 4 à 5 ans avant d'avoir une main-d'oeuvre suffisante en pédiatrie.»

En attendant, le ministre propose de revoir la politique d'admission du service des urgences de Sainte-Justine. Lors du triage, les cas mineurs - soit le tiers des 200 consultations quotidiennes - pourraient être redirigés dans d'autres cliniques ou hôpitaux de la métropole.

Yves Bolduc a rappelé que Sainte-Justine est un hôpital «ultra-spécialisé». «Un patient qui doit consulter un médecin n'a pas nécessairement besoin d'être vu par un pédiatre spécialisé en urgence», a-t-il dit.

Le problème ne sera pas transféré ailleurs? «Si chaque médecin prend un ou deux patients de plus par jour, il n'y aura pas de problèmes ailleurs», a assuré le ministre, soulignant qu'une consultation pour un mal d'oreilles durait à peine cinq minutes.

«Sainte-Justine va pouvoir passer à travers si l'ensemble des médecins de Montréal s'entendent pour lui donner un coup de main», a conclu Yves Bolduc, appelant au «professionnalisme» des médecins.