L'année 2012 aura été exceptionnelle pour Véronic DiCaire. Huit représentations à l'Olympia sont venues couronner presque trois ans d'efforts, mais aussi de succès, en France, en Belgique et en Suisse. Avec son spectacle, intitulé La voix des autres, la chanteuse devenue imitatrice a véritablement trouvé sa propre voie. La Presse et Radio-Canada nomment Véronic DiCaire la Personnalité de la semaine.

En ajoutant les quatre représentations que Véronic DiCaire avait données en janvier 2011, et en juin de la même année, l'imitatrice aura rempli l'Olympia 12 fois dans les deux dernières années. «C'est incroyable. C'est une salle mythique en plus. Juste y être et penser à tous ceux qui ont été là avant toi, c'est magique. Sans oublier le fait de voir son nom, en gros et en rouge, sur la marquise... Faire l'Olympia a été pour moi un beau cadeau de la vie», souligne-t-elle.

Véronic DiCaire est revenue au pays, à la mi-décembre, pour s'accorder un peu de repos pendant la période des Fêtes. «Je veux m'habiller en mou, voir les amis, la famille, donner des cadeaux.» Il faut dire que l'artiste, originaire d'Embrun, dans l'est de l'Ontario, vit pratiquement dans ses valises depuis près de trois ans. Et il ne s'agissait pas du tout de vacances, précise-t-elle. «Tout était vraiment concentré sur le travail, sur les spectacles. Rémon (son conjoint et gérant) et moi, on a même noté dans un cahier des endroits, des régions, nos coups de coeur qu'on s'est promis de revisiter un jour, en touristes.»

Mais tous ces efforts ont visiblement porté leurs fruits. Au début de 2010, Véronic DiCaire, encore méconnue du public, débarquait au Gaîté-Montparnasse, salle de 399 places. Après une cinquantaine de spectacles et un passage remarqué chez Michel Drucker en compagnie d'Alain Delon, devenu depuis un grand fan, l'imitatrice s'est installée à La Cigale, salle pouvant accueillir de 950 à 1390 spectateurs. Elle fera ensuite l'Olympia (2220 places), quatre fois en 2011, sans oublier les huit représentations fin 2012. En tout, Véronic DiCaire a donné 193 spectacles en France, en Belgique et en Suisse, devant près de 200 000 spectateurs.

Trouver sa voix

Questionnée sur l'origine de son grand talent d'imitatrice, la principale intéressée n'a pas de réponse précise. «Ma mère me rappelait l'autre jour que petite, j'imitais la comédienne Pauline Martin, dans son personnage de Rose-Aimée Dupuis, à l'émission Samedi de rire. J'ai réalisé que je le faisais depuis toujours. Mais c'est vraiment quand je me suis mise à travailler mes imitations sérieusement que j'ai compris que j'avais une certaine facilité.»

Véronic DiCaire a avoué maintes fois que faire le deuil de sa carrière de chanteuse avait été difficile. Mais aujourd'hui, elle voit les choses autrement. «Je ne m'ennuie pas du tout de la chanteuse d'album. Mais la chanteuse en moi, elle est toujours là et j'ai besoin d'elle chaque soir. La voix de Véronic DiCaire la chanteuse est nécessaire pour faire sortir les autres voix. Je me sens complète en ce moment. Je peux enfin dire que toutes les petites Véronic sont maintenant rassemblées et unies», avoue-t-elle.

Rêve américain

Dans les prochains jours, l'artiste se remettra au boulot, afin de préparer son premier spectacle en anglais. Véronic DiCaire passera janvier et février à élargir, puis peaufiner son «catalogue» de voix américaines et anglaises. Elle écoutera donc, en boucle, des chansons des artistes choisis, avant de maîtriser leurs voix. Ensuite, elle travaillera avec une chorégraphe, à partir de vidéos, pour trouver les bons gestes, la posture, les mimiques. «Ça demande un temps énorme. Je ne veux jamais tomber dans la caricature. Je désire toujours rester dans l'hommage.»

Étant superstitieuse, l'imitatrice ne veut pas dévoiler ses plans. «Disons que je dois avoir un show en anglais prêt pour le printemps.» L'imprésario René Angélil est évidemment engagé dans l'aventure. Véronic DiCaire peut compter, depuis ses débuts, sur la «machine Angélil-Dion», un terme qui la fait bien rire. «Quand on a la chance de les côtoyer, on réalise bien vite que la machine est très petite, efficace, et tricotée serré.»

L'artiste doit maintenant s'attaquer à son imitation de Barbra Streisand, chanteuse incontournable, qui lui donne du fil à retordre. «Honnêtement, Barbra me fait suer! Mais je suis allée la voir au Centre Bell, en octobre dernier, et j'ai compris bien des choses. Je n'ai pas dit mon dernier mot. Je l'aurai!»