Marchands de bonheur depuis 1962, Les petits frères des pauvres du Québec célèbrent cette année leur 50eanniversaire. Secondé par plus de 1100 bénévoles, l'organisme accompagne près de 850 personnes âgées réparties dans 11 régions du Québec. En devenant une famille engagée et fidèle, qui les suivra pour la vie, ces «petits frères» brisent l'isolement de leurs «vieux amis». Afin de souligner leur travail exceptionnel, La Presse et Radio-Canada nomment Les petits frères des pauvres Personnalités de la semaine.

«Les Fêtes sont une très grosse période pour nous. Vous savez, tous nos aînés seront visités, peu importe la région où ils habitent», affirme d'emblée Caroline Sauriol, directrice générale des Petits Frères des pauvres. L'organisme accompagne les personnes seules de 75 ans et plus, et ce, jusqu'à la fin de leur vie.

En cette veille de Noël, les bénévoles sont bien occupés. Ils s'affairent à visiter tous leurs «vieux amis» - c'est ainsi que l'organisme appelle les aînés - et ils rencontreront aujourd'hui tous ceux qui ne pourront par être présents au grand repas de demain. Un bénévole sonnera à leur porte, avec un repas pour deux, une bouteille de vin, un cadeau et même un poinsettia.

Demain, 25 décembre, plus de 400 d'entre eux, provenant de la grande région de Montréal, iront à l'hôtel Sheraton pour le repas de Noël. «Depuis plusieurs années, c'est l'hôtel qui nous reçoit et le service est assuré bénévolement par les employés de l'hôtel et leurs familles», souligne la directrice générale.

Bénévoles recherchés

Pour Noël, Caroline Sauriol souhaiterait, pour sa part, trouver encore plus de bénévoles. «On parle beaucoup de nous, pendant les Fêtes, mais nous sommes actifs tout au long de l'année et les besoins sont grands.»

L'amitié, chez les petits frères, s'exprime de plusieurs façons. En plus des évènements entourant les grandes célébrations, comme Noël et Pâques, l'organisme de bienfaisance propose aussi à ses aînés des vacances, des sorties et des visites à domicile. Le groupe mise aussi énormément sur le jumelage d'une personne âgée et d'un bénévole. «Nous demandons une visite, ou un téléphone, par semaine et un engagement de deux ans minimum», explique celle qui dirige l'organisme depuis trois ans.

Plusieurs personnes âgées attendent toujours de se trouver un «jeune ami». À ce jour, moins de 50% des bénéficiaires sont jumelés. «Si cet engagement semble trop lourd, l'organisme recherche toujours des chauffeurs, des musiciens, des animateurs, etc.»

Afin de répondre au besoin de sa «clientèle», l'organisme vient de créer un nouveau programme, baptisé Mieux-être, qui vise à fournir des orthèses ou des prothèses (lunettes, appareils auditifs ou dentaires) qui ne pourraient être obtenues autrement, faute de moyens. «Plusieurs de nos bénéficiaires ne vivent qu'avec leur pension de la sécurité de la vieillesse. Il n'est pas rare de voir des montures brisées ou des prothèses dentaires qui ne restent plus en place», ajoute Mme Sauriol. Ce nouveau service dépasse légèrement la mission première de l'organisme, dont la devise est «des fleurs avant le pain». «Lorsqu'elles quitteront leur maison pour un centre d'accueil, nous ne faisons pas leurs boîtes, mais nous les aidons à faire le tri de leurs souvenirs et nous sommes une présence rassurante lors de cette difficile transition. Nous offrons de l'amour, du soutien, de l'écoute, et ce, jusqu'à leur dernier souffle.» Plusieurs bénévoles veillent sur les vieux amis malades pendant leurs dernières heures.

«Nous sommes souvent les seules personnes présentes au service funéraire. Nous possédons mêmes des lots, dans plusieurs cimetières, pour que nos aînés reposent auprès de leur famille, notre famille», conclut-elle.