Luc Du Sault s'est vu remettre une des plus hautes distinctions publicitaires le 23 juin dernier. Le vice-président directeur création de l'agence lg2 a remporté un Lion de bronze au Festival international de la créativité à Cannes. La boîte québécoise était en nomination dans 11 catégories, et s'est ainsi mesurée aux agences les plus prestigieuses de la planète. Afin de souligner son succès et le rayonnement de notre force créative à l'étranger, La Presse et Radio-Canada décernent à Luc Du Sault le titre de Personnalité de la semaine.

Après avoir «frappé 10 poteaux», c'est pour la 11e et dernière nomination que le jury a décerné à Luc Du Sault et à son équipe un Lion de bronze, dans la catégorie film, pour sa publicité intitulée Divan créée pour le géant Krispy Kernels. Primé pour son ingéniosité, mais aussi pour sa qualité, le petit bijou d'absurdité est diffusé sur le site électronique de l'agence.

Dans sa carrière, le publicitaire a récolté près de 250 prix, ici et à l'étranger, mais cette distinction est de loin la plus prestigieuse. «Les Lions de Cannes sont à la publicité ce que les Oscars sont au cinéma.» Ce succès, bien mérité, rayonne aussi à l'extérieur des murs de l'agence. C'est toute l'industrie publicitaire québécoise qui voit son talent créatif mis de l'avant sur la scène internationale. «Nous n'étions pas les seuls sur place et on a senti une réelle fierté de la part de tous les Québécois qui étaient présents. On est un peuple original, différent, et on présente toujours des trucs assez étonnants. C'est une de nos grandes forces et le reste du monde le réalise de plus en plus.»

Curiosité

Luc Du Sault travaille au bureau de l'agence situé dans la Vieille Capitale. Le «créatif» a grandi dans l'île d'Orléans, puis à Sillery. Fils de publicitaire, il avoue que son père l'a probablement influencé dans son choix de carrière. «Il revenait toujours à la maison, le soir, avec des maquettes et des croquis et j'étais très curieux. Je pense aussi que le fait de grandir à la campagne, loin de tout, avec des crayons, du papier et de l'imagination, ça aussi, ça permet à la créativité de se développer.»

Titulaire d'un DEC en graphisme et d'un baccalauréat en marketing de l'Université de Sherbrooke, le jeune diplômé devient, en 1994, concepteur publicitaire et directeur artistique chez Cosette Communication Marketing. Il quitte la prestigieuse agence, 10 ans plus tard, pour devenir associé chez lg2, où il dirige maintenant la création, en plus d'assumer la vice-présidence. «Je fais partie de la relève de cette formidable boîte, créée en 1991. Les deux fondateurs désiraient passer le flambeau à d'autres Québécois plutôt que de vendre à des étrangers, comme c'est souvent le cas dans notre milieu.»

Aider la relève

Le publicitaire se fait aussi un devoir d'aider la relève et de partager son expérience. Il offre des conférences et des séminaires aux élèves en graphisme du cégep de Sainte-Foy, établissement qu'il a lui-même fréquenté. Il prodigue aussi ses conseils aux élèves en publicité du collège Mérici, et aux membres du cercle Kappa de l'Université Laval, regroupement d'étudiants en communications. Le vice-président n'hésite pas à prendre au sein de son agence plusieurs stagiaires, et leur transmet ainsi les rouages du métier. «À Québec, la culture publicitaire est à faire. C'est important pour moi de donner du temps afin de bâtir une relève solide.»

Bien qu'il exerce son métier depuis plusieurs années, le travailleur acharné avoue ne pas avoir trouvé de recette miracle pour pondre la meilleure idée sur demande. «Il y a une part d'instinct dans ce que l'on fait. Une bonne idée doit être simple, claire et séduisante... et avoir une touche de magie. C'est un processus complexe. Pour trouver un bon filon, je crois qu'il faut surtout se tenir loin des zones de confort, et sortir des sentiers battus!»