Le 22 mai 2012, le comité exécutif de Montréal a «donné son aval» à l'attribution d'un contrat de 42,5 millions à la firme Cassidian Communications, dans le cadre de la mise en place d'un système destiné «à renforcer les communications opérationnelles en matière de sécurité publique partout sur le territoire de l'agglomération».

Deux soumissionnaires ont répondu à l'appel d'offres. Le second était Motorola Solutions Canada (55 millions) qui, dès le 5 juin, a écrit une lettre au directeur général de la Ville, Guy Hébert, pour demander de «surseoir à l'adjudication du contrat». Dans sa missive de plainte qui avait été diffusée par Radio-Canada, Motorola indique que sa soumission comprend l'installation de 12 antennes sur le territoire, tel qu'il est «exigé» dans le cahier des charges, tandis que le système proposé par Cassidian n'en comprend que 7.

Motorola s'estime lésée puisque les coûts «relatifs des deux soumissions ne peuvent pas être comparés» et assure que le système de son compétiteur, fondé sur un nombre plus restreint d'antennes, ne peut offrir une couverture radio suffisante.

«À la suite de la réception de la plainte de Motorola, il y a eu examen conjoint du dossier par le service des technologies de l'information, le service des affaires juridiques et de l'évaluation foncière, le SPVM et le service du contrôleur général, réplique Gonzalo Nunez, porte-parole de la Ville, dans un courriel adressé à La Presse. De l'avis de l'ensemble des intervenants, le processus suivi était conforme et les besoins du service client étaient satisfaits.»

Pourtant, selon les informations obtenues par La Presse, on sait que le chef de police de Montréal a attiré il y a quelques semaines l'attention du contrôleur de la ville sur les conditions dans lesquelles ce contrat a été accordé. La Ville de Montréal n'a pas confirmé cette rencontre.

Mais, toujours dans son courriel, elle indique à La Presse que le «comité de sélection a recommandé aux élus de retenir la proposition de la firme Cassidian puisque c'était aussi la meilleure offre au niveau monétaire, avec un écart de 13,1 millions en faveur des contribuables».

Un argument déjà balayé d'un revers de main par Motorola dans sa lettre de juin 2012: «Si Cassidian Communications avait présenté un projet basé sur le même nombre de sites, Motorola aurait largement remporté l'évaluation.»