Les élus montréalais peuvent-ils «twitter» et consulter leur page Facebook pendant les séances du conseil municipal? Même s'il estime que cette pratique de plus en plus répandue «ne cause pas de problème», le président du conseil municipal, Harout Chitilian, demandera un avis juridique formel au conseiller à l'éthique.

Il a réagi cet après-midi à la publication d'un reportage dans le Journal de Montréal où l'on dénonce sept élus photographiés pendant qu'ils utilisaient leur ordinateur de diverses façons, lundi soir dernier. Quatre étaient sur Facebook, un sur Kijiji et deux jouaient au solitaire.

Dans ces deux derniers cas, le président Chitilian s'est montré laconique: «Je laisse aux élus le soin de définir la façon dont ils vont contribuer aux travaux du conseil.»

L'utilisation des médias sociaux n'avait jamais soulevé de controverse avant ce reportage, note M. Chitilian. «Au contraire, des journalistes ont même félicité les élus qui gardaient le contact avec leurs citoyens de cette façon. Mais ce n'est pas explicitement écrit dans le Code d'éthique des membres du conseil. On a besoin d'un avis général sur la question.»

En juin 2011, la commission de la présidence s'était penchée sur un sujet plus spécifique: un élu d'Union Montréal, Lionel Perez, s'était plaint d'avoir été traité de «matamore» par Benoit Dorais, de Vision Montréal. On avait alors décidé de permettre aux élus de «gazouiller» à leur guise tout en les assujettissant aux règles parlementaires.

Pas d'intimidation

Le président Chitilian a en outre tenu à assurer qu'on n'avait «jamais, jamais, jamais» tenté d'intimider l'auteur du reportage. Celui-ci a pris quelques clichés d'une tribune interdite aux journalistes, en haut de la salle du conseil. «On ne va pas expulser un journaliste pour un manquement que je considère comme mineur. Il a pu réintégrer la tribune de presse pour le reste de la soirée, et il pourra y retourner. On a un parti pris pour la liberté de presse et la liberté d'expression.»

Il demandera cependant un autre avis juridique sur la légalité d'avoir photographié les écrans d'ordinateur des élus, a-t-il précisé. «À première vue, on est dans une séance publique, il avait le droit de prendre des photos. Mais ce sont les clichés spécifiques des écrans, qui peuvent contenir de l'information personnelle, qui sont en cause.»