Après l'enthousiasme soulevé par l'adoption de son premier plan d'aménagement il y a un an, la grande région métropolitaine passe aux réalisations concrètes: cinq projets dans des parcs, plages et sentiers cyclables totaliseront 150 millions de dollars.

«Ce sont des projets qui vont contribuer à ce qui est si difficile à construire, l'identité métropolitaine, a déclaré Jean-François Lisée, ministre responsable de Montréal, lors d'un point de presse tenu cet après-midi dans les locaux de la Communauté métropolitaine de Montréal. Les citoyens pourront goûter à la diversité métropolitaine. On veut compter parmi les meilleurs pour la protection de notre patrimoine non bâti.»

Le plus gros morceau, c'est le sentier cyclable Oka-Mont-Saint-Hilaire. D'une longueur de 143 kilomètres, il traversera 17 municipalités et 3 parcs nationaux. Il coûtera 60 millions, répartis, comme pour les autres projets, à parts égales entre Québec, la CMM et les municipalités concernées. Les travaux devraient être terminés en 2018. On veut également créer un parc sur les berges de la rivière des Mille-Îles, relier le parc Jean-Drapeau au Récré-o-Parc à Sainte-Catherine et établir deux couloirs forestiers au sud de Montréal.

Année de vaches maigres

Ces projets permettront de remplir l'un des engagements du Plan métropolitain d'aménagement et de développement (PMAD), adopté en mars dernier, qui prévoyait la protection de 17% du territoire de la CMM.

Que Québec ait accepté d'y investir 50 millions «dans une année de vaches maigres» montre qu'on ne considère pas la mise en valeur de la région métropolitaine «comme du superflu», a affirmé le ministre Lisée.

L'autre volet important de l'annonce d'aujourd'hui, quoique bien moins coûteux, c'est le coup de pouce qu'on souhaite apporter à sept projets de quartier axés sur les transports en commun. Mieux connus sous l'acronyme anglais de TOD (Transit Oriented Development), ils auront droit à une aide de 100 000$. Le terrain de l'ancien hippodrome, les gares de Saint-Hubert, de Vimont, de Deux-Montagnes et de Repentigny pourront notamment profiter de cet argent.

Ces quartiers offrent un potentiel d'accueil de 20 000 nouveaux ménages, soit 15% des objectifs du PMAD. Ils se caractérisent par leur forte densité, l'accès privilégié aux transports en commun, la mixité sociale et la protection de l'environnement.

Questionné sur l'apport de fonds somme toute modeste pour des projets immobiliers qui se chiffrent en dizaines de millions de dollars, le ministre Lisée l'a décrit comme une aide «à la planification et aux travaux préparatoires». «On ne veut pas d'une conception spontanée, à la va-vite», a-t-il expliqué.

Enfin, une enveloppe de 100 000$ est également prévue pour venir en aide au comité chargé d'assurer le suivi du PMAD, l'Agora, qui regroupe des élus et des représentants de la société civile. Sa première réunion est prévue le 28 février prochain.