Le gouvernement du Québec réclame 3,45 millions de dollars au consortium qui était responsable des travaux lors de l'effondrement d'un paralume dans le tunnel Viger. Presque un an jour pour jour après l'effondrement, les firmes de génie-conseil Cima+, Dessau et SNC-Lavalin, qui étaient responsables des plans et devis, et l'entreprise Laco Construction, qui réalisait les travaux, sont visées par une mise en demeure.

En février dernier, les experts indépendants mandatés par le gouvernement pour éclaircir les causes de l'effondrement avaient pourtant dégagé Laco Construction de toute responsabilité. Dans leur rapport, les ingénieurs indiquaient que l'entreprise avait suivi à la lettre les plans et devis et qu'elle n'était donc pas responsable de l'effondrement. «Il y a eu une analyse, et le Ministère estime que Laco Construction a commis une faute. C'est donc pour ça qu'elle est visée par la mise en demeure», explique Guillaume Lavoie, conseiller en affaires publiques du ministère des Transports.

En plus de la somme exigée des quatre entreprises, le gouvernement demande à Laco Construction de laisser tomber une réclamation de 1,8 million de dollars à son endroit. «La réclamation de 1,8 million avait été faite dans le cadre du contrat. C'est un processus qui existe dans les contrats avec le gouvernement du Québec. Une entreprise qui se sent lésée peut faire une réclamation au ministère des Transports», a indiqué M. Lavoie, refusant toutefois de préciser les détails de cette réclamation.

À plusieurs reprises dans la mise en demeure obtenue par La Presse, le gouvernement cible la négligence des quatre entreprises. «Nous vous tenons entièrement et solidairement responsables des préjudices matériels subis... Vous avez failli à vos engagements de rendre l'ensemble des services, tâches et travaux exigés aux documents  contractuels», peut-on lire dans le document.

«Le Consortium a conçu des plans et devis affectés de déficiences graves, qui ne respectaient pas les normes spécifiquement prévues au contrat pour la conception de travaux sécuritaires», indique la mise en demeure.

Le gouvernement blâme également Laco Construction, qui aurait dû détecter que la structure ne supporterait pas le poids du paralume durant les travaux. «Laco Construction a failli à ses obligations de diriger et de surveiller efficacement les travaux, et de prendre toutes les mesures nécessaires pour veiller à la protection et la sécurité des personnes. De plus, elle a manqué à son obligation spécifique de veiller en tout temps à ce que les travaux de démolition ne compromettent pas la stabilité de la structure.»

Le 31 juillet 2011, un paralume de béton s'était effondré sur la chaussée de l'autoroute 720 à 9h20 du matin. Heureusement, la circulation était moins dense qu'en semaine et personne n'avait été blessé.

Les experts indépendants ont conclu que la paroi du tunnel avait été affaiblie par les travaux d'hydrodémolition qui étaient en cours et qu'elle n'était pas assez solide pour supporter le paralume de béton de 25 tonnes.

Le ministère des Transports réclame précisément 3 452 677,50 $ pour les préjudices matériels subis à la suite de l'effondrement. Les quatre entreprises ont jusqu'au 27 août pour émettre un chèque au gouvernement et annuler la réclamation.