Une nouvelle «taxe» immobilière que souhaitait imposer l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal pour lutter contre la conversion de logements en copropriétés et entretenir ses parcs a été bloquée par le président du comité exécutif, Michael Applebaum.

Il s'agit d'une taxe «déguisée», d'une initiative «inacceptable» des élus de Projet Montréal qui dirigent le Plateau, a fait valoir M. Applebaum hier en point de presse, peu avant le conseil municipal. La semaine dernière, l'administration du maire Luc Ferrandez a annoncé son intention d'imposer des «frais de parc» équivalant à 10% de la valeur du terrain au moment de la transformation de logements en copropriétés indivises. Cette compensation de 10%, en terrain ou en argent, est actuellement imposée par la Ville aux nouvelles constructions pour la création ou l'entretien des parcs.

Or, dans le cas du Plateau, «ce sont des personnes qui occupent déjà ces unités et qui veulent devenir propriétaires, a expliqué M. Applebaum. C'est quelque chose d'inacceptable pour moi, et c'est la raison pour laquelle j'ai décidé de refuser le dossier au comité exécutif.»

Ralentir les spéculateurs

Il évalue le fardeau supplémentaire à 8000$ pour le nouveau propriétaire d'un condo évalué à 400 000$. «On veut taxer encore les nouveaux propriétaires, les forcer à quitter Montréal pour peut-être aller dans une banlieue.»

Ironique, le maire Luc Ferrandez corrige le somme évoquée par M. Applebaum, et estime plutôt la facture à 1500$ pour un condo moyen. «Il est complètement à côté de la plaque», affirme-t-il.

M. Ferrandez explique que le Plateau est frappé de plein fouet par la transformation de plus de 600 logements par année en copropriétés indivises. «C'est un problème d'éviction des locataires: 600 évictions par année, par des gens qui ont trouvé le truc pour transformer des logements en similicondos.»

Cette mesure, espère-t-il, ralentira les ardeurs des promoteurs qui font un business de ces conversions. «Les gens qui font ça, ce ne sont pas des gens qui font de l'accession à la propriété. Ils achètent à répétition des immeubles, évincent les locataires, transforment ça en condos et vendent ça à gros prix sur le marché.»

Il se dit «désolé» du refus du comité exécutif d'entériner les nouveaux «frais de parc» - il refuse de parler de taxe - du Plateau. «On va étudier nos options», dit-il.