La population aura finalement son mot à dire sur le nouveau règlement antimasque de la Ville de Montréal. Les élus responsables de la sécurité publique tiendront une séance publique mercredi.

Dans son empressement à adopter le règlement antimasque, ce qu'elle voulait faire dès vendredi, l'administration Tremblay avait d'abord décidé de laisser tomber l'audience publique. Peu avant le conseil, on s'est finalement ravisé pour permettre à certains groupes de se faire entendre. Le Barreau et la Ligue des droits et libertés sont notamment attendus.

La Commission sur la sécurité publique, qui se réunit habituellement à huis clos, ouvrira ses portes l'instant d'une rencontre, mercredi après-midi. Même si le règlement doit être voté vendredi, le maire Tremblay a assuré que cet exercice ne serait pas vain. «La démocratie n'est jamais un exercice inutile.»

L'opposition officielle appuie le règlement, à quelques réserves près. «Le port d'un masque sans motifs raisonnables, dans le seul but d'enfreindre la loi et de détourner une manifestation en festival de la casse, ça ne peut pas être toléré», a indiqué la chef de Vision Montréal, Louise Harel.

Certains de ses élus déplorent toutefois que le règlement rende illégales les manifestations dont l'itinéraire n'aura pas été donné aux policiers à l'avance. «Bien qu'il faille condamner tout acte de violence, on doit être prudents dans nos réactions», a estimé Benoit Dorais, maire de l'arrondissement du Sud-Ouest.

La deuxième opposition ne s'est pas encore prononcée sur le règlement antimasque. Son chef, Richard Bergeron, a indiqué que Projet Montréal ferait connaître sa position seulement vendredi, au moment du vote.