Le maire de Montréal et président de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), Gérald Tremblay, a demandé une rencontre «dans les plus brefs délais» avec le ministre Pierre Moreau afin de connaître les intentions du gouvernement sur le financement et la gouvernance des réseaux de transports en commun de la métropole.

Les déclarations récentes du ministre des Transports sur l'organisation des transports collectifs ont incité le maire Tremblay, hier, à rappeler que ces questions ont déjà fait l'objet d'un accord unanime entre les 82 municipalités qui composent la CMM.

Lors d'une séance du conseil de la CMM, les élus ont réitéré leur appui au «cadre financier des transports en commun métropolitains» adopté par le conseil en 2010, pour partager les déficits d'exploitation du métro, des trains de banlieue et des services d'autobus et assurer le financement des services dans toutes les municipalités du territoire.

Le maire s'est aussi dit «très surpris» d'apprendre, dans les médias, qu'un projet de loi répondant aux revendications historiques des municipalités en cette matière aurait été produit par le ministère des Transports, au mois de décembre, mais abandonné en cours de route par le ministre Moreau.

«Je ne voudrais pas qu'on improvise encore une autre réforme et qu'on se mette à fusionner tout ce qui bouge sans qu'on puisse au moins évaluer les conséquences, et sans qu'on ait de réponse aux questions légitimes qu'on est en droit de se poser», a déclaré hier le maire Tremblay au cours d'une séance publique du conseil de la CMM.

Dans un discours fait à Montréal, le 14 février dernier, le ministre Moreau a déclaré que le temps des chasses gardées était fini et qu'il souhaitait plus de cohésion dans l'organisation des services de transports collectifs de la région de Montréal. Le ministre a aussi affirmé qu'il souhaitait pouvoir disposer d'un «point de vue unique» sur les questions de transport intégrant les transports collectifs, les réseaux routiers et le transport des marchandises.

Il a ensuite promis la publication prochaine d'une «politique de la mobilité» et la tenue d'une «vaste consultation» avant sa mise en place, au début de 2013.

Ces déclarations ont été perçues par les municipalités et par les sociétés de transports collectifs de la région de Montréal comme une volonté de centraliser les décisions et les pouvoirs à Québec et de fusionner les sociétés de transport de Montréal (STM), de Longueuil (RTL) et de Laval (STL).

«Il y a déjà un autre ministre qui a joué dans ce film, Robert Perreault, et ç'a été une fin de non-recevoir», a dit le maire en rappelant la tentative de l'ex-ministre péquiste de fusionner les trois transporteurs publics, à la fin des années 90.

«On a travaillé pendant cinq ans pour avoir l'unanimité à la CMM sur les transports en commun, et la moindre des choses à laquelle on s'attendrait comme élus, c'est qu'on puisse avoir une discussion avec le ministre et qu'il nous informe de ses intentions», a conclu M. Tremblay.