La première baisse globale du trafic automobile enregistrée dans la région métropolitaine en presque 40 ans a été alimentée surtout par les changements d'habitude des Montréalais, qui ont réduit de 33 000 le nombre des déplacements quotidiens à bord de leurs véhicules privés, en période de pointe du matin, entre 2003 et 2008.

Selon les données de l'enquête origine-destination (O-D) 2008, rendues publiques hier par l'Agence métropolitaine transport (AMT), ces changements représentent une réduction de 6% des déplacements en automobile effectués chaque jour, par des résidants de Montréal, pour se rendre au travail ou aux études, par rapport à 2003.

 

Les résidants de Longueuil et de Laval ont aussi été un peu moins nombreux qu'il y a cinq ans à utiliser leur automobile personnelle dans leurs déplacements du matin. Les banlieusards ont ainsi effectué 2000 déplacements de moins qu'en 2003 au nord et au sud de Montréal, faisant chuter le taux d'utilisation de l'automobile de 2%, à Longueuil, et de 1%, à Laval, depuis la dernière enquête O-D.

Au total, c'est donc environ 37 000 déplacements en automobile de moins qui ont été enregistrés sur les territoires de Montréal, Longueuil et Laval, lors de la réalisation de l'enquête de 2008. Ces résultats étonnants ont été en partie anéantis par la croissance des déplacements automobiles en provenance des municipalités des couronnes de la banlieue. Les résidants des couronnes ont enregistré des augmentations de 11 000 déplacements en automobile au nord comme au sud de la métropole, réduisant ainsi à seulement 15 000 le solde des véhicules en moins sur les routes métropolitaines.

En 2003, selon cette enquête, la population de la région métropolitaine a effectué un total de 1 219 000 déplacements en automobile durant les périodes de pointe matinale. En 2008, le nombre de ces déplacements a baissé à 1 203 000 dans la région. Une baisse d'environ 1% du trafic automobile. Du jamais vu depuis le début des années 70.

Plus de transports collectifs, partout

Même s'ils ont été les seuls à rouler davantage qu'il y a cinq ans, les résidants des couronnes de la banlieue ont tout de même fait exploser la fréquentation des transports en commun, dans leurs régions respectives. La clientèle des transports collectifs a grimpé de 6000 personnes par jour dans la couronne nord, pour enregistrer une hausse de 40%. Dans la couronne sud, la hausse quotidienne estimée à 9000 usagers a représenté un bond spectaculaire de 52% des déplacements en transports collectifs, durant la pointe de circulation du matin.

La clientèle des transports en commun, sur la Rive-Sud immédiate, a aussi fait un bond considérable de 19% (7000 usagers par jour), en provenance, principalement, de Longueuil.

À Laval, l'ouverture de trois nouvelles stations de métro, en 2007, un an avant la tenue de l'enquête O-D, a permis d'enregistrer 8000 déplacements de plus par jour, dans les transports en commun, soit une hausse de 31%.

Quant aux 33 000 Montréalais qui ont cessé de se déplacer en automobile durant les périodes de pointe matinale, ils semblent avoir majoritairement adopté les transports en commun, puisque la fréquentation des transports collectifs a bondi de 28 000 usagers par jour, pendant la même période. Une hausse de 10% des déplacements dans le métro, les autobus et les trains de banlieue.

Dans l'ensemble du territoire métropolitain, l'enquête origine-destination 2008 a enregistré une hausse de quelque 58 000 déplacements en transports collectifs, soit 15% d'augmentation par rapport à 2003.