La décision de la Société de transport de Montréal (STM) d'imposer aux résidants de la Rive-Sud un titre de transport qui coûte 60% de plus pour prendre le métro à Longueuil suscite la surprise, la colère ou le dégoût chez les usagers que La Presse a rencontrés hier.

Le groupe Transports 2000 Québec s'est aussi dit «consterné et indigné» par cette décision. Selon l'organisme, les usagers de la Rive-Sud sont «les otages d'une chicane de clochers» entre les banlieues nord et sud de Montréal.

À partir du 1er juillet, les usagers de la station de Longueuil ne pourront plus avoir accès au métro avec une carte mensuelle CAM, dont le coût est de 70$. Seuls les billets individuels et les titres mensuels TRAM3 seront désormais honorés à Longueuil, comme dans les stations de Laval.

Le titre TRAM3, qui donne en plus accès aux autobus du Réseau de transport de Longueuil (RTL), coûte 111$ par mois, soit 41$ (ou 58,6%) de plus qu'une CAM.

La STM s'est ainsi pliée aux exigences du maire de Laval, Gilles Vaillancourt, qui réclamait depuis deux ans que les tarifs que paient les Lavallois, qui utilisent la TRAM3, soient les mêmes que ceux que paient une minorité de Longueuillois, qui utilisent la CAM.

«À Laval, fait remarquer Julie Magnan, résidante de Longueuil, ils ont trois stations flambant neuves et ils ont les meilleures voitures de la STM. À Longueuil, on a seulement une station, les plus vieilles voitures du réseau, et on n'a même pas de rames complètes. Où est l'équité, là-dedans?»

«C'est complètement ridicule, dit Christina Beauchamp, une Montréalaise qui se rend souvent à Longueuil pour des raisons familiales. On ne paiera pas le même prix pour aller à un endroit et en revenir. Je ne comprends cette décision.»

Mme Beauchamp n'achètera pas de titre TRAM3 parce que le nombre de ses déplacements à Longueuil ne le justifie pas. «Mais les 2,75$ que je vais payer pour rentrer chez moi, j'en aurais eu besoin pour bien d'autres choses.»

Entre 3000 et 4000 usagers utilisent une carte CAM à la station de Longueuil, où ils se rendent par leurs propres moyens, sans recourir aux autobus du RTL.