Le président du Conseil interculturel de Montréal s'explique mal que l'administration Tremblay n'ait pas appuyé une motion réclamant que les avocats de la Ville cessent de multiplier les recours pour bloquer des affaires de profilage racial au Tribunal des droits de la personne et de la jeunesse.

«Je ne comprends pas l'attitude de l'administration Tremblay, a affirmé Bergman Fleury, qui dirige l'organisme chargé de conseiller l'administration municipale sur les questions touchant les communautés culturelles. On pense que, si l'on veut obtenir les résultats, il faut que les services de la Ville s'adaptent à la réalité de la diversité ethnoculturelle.»

 

Les partis de l'opposition et des organismes de défense des droits accusent la Ville de Montréal et son Service de police (SPVM) de miner le travail du Tribunal. C'est qu'un avocat de la Ville qui représente des policiers a remis en cause sa compétence pour juger certaines plaintes de profilage racial.

Mardi, une motion déposée par Vision Montréal et appuyée par Projet Montréal a provoqué des échanges acerbes au conseil municipal. C'est finalement une version amendée par le parti du maire Gérald Tremblay qui a été adoptée.

Union Montréal est d'accord avec l'opposition sur les méfaits du profilage racial. Mais le parti refuse de changer le mandat des avocats qui défendent les policiers accusés.

C'est l'ancien président du Conseil interculturel de Montréal, Frantz Benjamin, qui a défendu le point de vue du parti du maire dans ce débat.

«C'est bien beau qu'on continue à faire des déclarations très nobles contre le racisme, a indiqué Bergman Fleury. Mais dans la pratique, il faut des résultats concrets. Et pour qu'on obtienne des résultats concrets, il faut que le service du contentieux reçoive un signal de la Ville.»

Le leader d'Union Montréal au conseil, Marvin Rotrand, a invité les trois partis à se rencontrer prochainement pour tenter de s'entendre sur le sujet.