Le premier forum organisé sur le thème du déneigement dans le Plateau-Mont-Royal, ce mercredi soir, a donné lieu à un débat fructueux entre résidants de l'arrondissement: les citoyens ont suggéré des idées à l'administration qui en a pris bonne note.

Les élus de Projet Montréal pouvaient s'attendre à bien des critiques à propos de leur politique de ne pas charger la neige les fins de semaine dans les rues secondaires mais les citoyens se sont exprimés de façon très civilisée et constructive.

En présentation, le maire Luc Ferrandez a dit que le manque de personnel et d'équipements est responsable de la mauvaise qualité du déneigement des trottoirs. D'où la demande des élus Projet Montréal de créer une brigade trottoir. Et c'est la glace, et non la neige, qui provoque des blessures, parfois graves sur les trottoirs (186 en décembre 2008), d'où la nécessité d'intervenir vite.

Le maire a raconté que les cadres des arrondissements montréalais organisent entre eux des espèces de concours de celui qui déneigera le plus vite. «Il faudrait se calmer le pompon», a-t-il dit, ridiculisant ces courses à la performance.

Il a proposé qu'il y ait des rues que l'on garderait «blanches», afin de moins épandre de sels de voirie, très toxiques, de moins faire rouler les camions, et donc de moins polluer.

Le directeur des travaux publics, Gilbert Bédard, a dit que chaque hiver, l'arrondissement procède à 5000 remorquages qui retardent le déneigement. Le citoyen Pierre Piché a alors conseillé d'augmenter le nombre de remorqueuses.

Pierre-Yves Cotnoir a dit que 57% des résidants du Plateau n'ont pas d'auto, alors que ceux qui en ont une et qui veulent que la neige de leur rue soit enlevée sans délai contribuent financièrement: le principe utilisateur-payeur, a-t-il dit.

Le commerçant François Charbonneau a réclamé un déneigement des places de stationnement afin de ne pas perdre de clients. Michel Dépatie, président de la Société de développement de l'avenue du Mont-Royal, a dit qu'il était important de déneiger les rues commerciales en tout temps pour favoriser le commerce local qui aurait connu des pertes de 10 à 20%, la fin de semaine dernière, notamment parce que «les médias» avaient rapporté le non-chargement de la neige en fin de semaine.

Un jeune citoyen du boulevard Saint-Joseph, Fabrice, a répondu qu'il était en faveur de la politique expérimentée par Projet Montréal et que les commerçants ne devaient pas penser qu'à eux.

«Peut-être que vous pourriez faire votre part et offrir aux clients un ticket de métro de 2$ pour chaque dépense supérieure à 100 $ afin de favoriser le transport en commun», a-t-il proposé.

Il a aussi proposé que l'arrondissement se dote d'un système informatique qui permettrait aux citoyens de suivre le déroulement des opérations de déneigement sur le site du Plateau-Mont-Royal, et de connaître en temps réel la qualité des rues et des trottoirs.

Une citoyenne a aussi suggéré de déneiger les deux côtés des grandes artères en même temps pour gagner du temps.

Le maire Ferrandez a aussi demandé «s'il y avait un psychologue dans la salle» en trouvant particulier que des citoyens laissent leur vélo attaché à un poteau en pleine tempête, sortent leurs sacs poubelles par grand vent ou placent leur bac de recyclage sur les bancs de neige alors que les déneigeuses s'en viennent...

«Si quelqu'un a des idées, levez la main! Sinon, il faudra appliquer plus de sévérité», a-t-il dit.

Le déneigement du Plateau-Mont-Royal a bénéficié d'un budget de 8,1 millions en 2009 pour déneiger 136 km de rues et 262 km de trottoirs.