Les audiences publiques sur le réaménagement de l'autoroute Bonaventure s'ouvrent mardi prochain. La tâche s'annonce tellement titanesque que l'Office de consultation publique de Montréal (OCPM) a prévu un calendrier d'audiences qui s'étend au-delà de Noël. Les mémoires seront déposés à la fin du mois de janvier.

La Société du Havre, maître d'oeuvre du projet, a remis une cinquantaine d'études et d'avis techniques à l'OCPM pour mener à bien ses travaux. L'une d'elles, datée du mois de mars dernier, démontre que le coût du réaménagement est passé de 90 à 147 millions de dollars depuis les études de l'avant-projet de SNC-Lavalin, en 2006-2007. De cette somme, 19 millions serviront à maintenir la circulation durant les travaux.

À lui seul, le couloir réservé aux autobus dans la rue Dalhousie, où passeront 1335 autobus par jour, coûtera 86 millions. Mais une révision d'une étude d'impact de vibrations de la firme SNC-Lavalin, achevée il y a sept jours à peine, démontre que le coût des travaux va grimper en raison des précautions à prendre pour éviter des dommages aux édifices patrimoniaux.

Cette étude, que La Presse a obtenue, se penche sur l'impact des vibrations sur l'ensemble patrimonial industriel New City Gas Company. On y lit que la Société du Havre devra renoncer à des travaux «de fonçage de pieux et à l'utilisation de gros compacteurs vibrants». Elle devra plutôt se tourner vers le forage et les petits compacteurs si elle veut éviter des dommages aux édifices. On recommande aussi une inspection minutieuse des bâtiments de New City Gas avant le début des travaux. L'ensemble date de 1859-1861. Quant aux 1335 autobus qui passeront chaque jour dans la rue Dalhousie, la firme SNC conclut que les vibrations qu'ils causeront seront en dessous du seuil de dommage. Néanmoins, il sera impératif de limiter le nombre de «nids-de-poule, fissures, plaques d'égout, joint de dilatation, etc.», afin de maintenir un degré acceptable de vibration.

Les ingénieurs recommandent aussi de porter une attention particulière au nouveau revêtement de la chaussée, de prévoir un entretien régulier et de respecter des zones tampons lors de la construction du passage routier sous les voies ferrées. Les travaux nécessiteront la construction d'un mur de soutènement, la démolition de la structure existante, du remblayage et enfin, la construction de la chaussée.

Farouchement opposée à l'idée d'un couloir d'autobus rue Dalhousie, la chef de l'opposition officielle à l'hôtel de ville, Louise Harel, a martelé durant la campagne électorale que le maire Tremblay aurait dû privilégier un boulevard à quatre voies au lieu de trois, avec une voie réservée aux autobus. L'ancien responsable du transport au comité exécutif, André Lavallée, a déjà rétorqué que le couloir est la meilleure solution en attendant un train léger entre Montréal et la Rive-Sud, et qu'il réduira les nombreux détours que doivent faire les autobus.