La direction du Service de police de Montréal (SPVM) veut créer une brigade de services commercialisables afin d'éviter le licenciement d'une centaine de ses employés temporaires dont le contrat de travail expire d'ici à janvier.

Le chef du SPVM, Yvan Delorme, a indiqué hier qu'il comptait entreprendre prochainement des pourparlers avec le syndicat à ce sujet. Pour y parvenir, une partie des 134 policiers qui travaillent actuellement comme surnuméraires devront travailler une année de plus avant d'obtenir leur permanence.

 

En vertu de leur convention collective, les employés temporaires ont le droit de servir deux mandats de 1500 heures. Au terme de cette limite, ils doivent être remerciés ou promus à un poste permanent. Cette année, la direction du SPVM prévoit qu'une cinquantaine de postes seulement seront laissés vacants par les départs à la retraite. De nouveaux postes ne peuvent être créés, car la Ville de Montréal a fixé un plafond d'emploi à 4588 agents de la paix.

«Nous avons un grand intérêt à garder ces policiers temporaires. Nous les avons formés, équipés et ils ont cumulé deux ans d'expérience», a expliqué le directeur adjoint et chef de la direction stratégique au SPVM, Jean-Guy Gagnon. «Notre intention, c'est de trouver un terrain d'entente avec la Fraternité des policiers pour trouver des projets qui vont augmenter le nombre des effectifs policiers ainsi que le niveau de sécurité à Montréal, sans toutefois augmenter les coûts pour les contribuables.»

Afin de garder ses policiers temporaires, le SPVM planche actuellement sur la création d'une escouade dont les services seraient vendus à des partenaires comme le ministère des Transports, Loto-Québec ou des corps policiers du tiers-monde qui souhaitent obtenir des formations.

Les policiers affectés à cette escouade ne seraient pas nécessairement des employés temporaires, mais des postes seraient libérés grâce à un jeu de chaises musicales.

Négociations

Le président de la Fraternité des policiers de Montréal, Yves Francoeur, n'a pas rejeté l'idée de commercialiser les services de certains policiers ni celle d'un troisième mandat pour les employés temporaires. Il ne s'est toutefois pas rendu disponible pour donner des entrevues.

«Le maire a publiquement dit à deux reprises qu'il avait demandé à M. Delorme de ne pas faire de mises à pied. On doit en conclure que la direction du Service marchande la parole du maire», a-t-il répondu dans un bref communiqué.

«Malgré tout, nous avons déjà dit au Service que nous allions étudier les offres qu'il nous soumettrait sur une prolongation pour un troisième stage des policiers temporaires, mais nous n'avons rien reçu, a-t-il ajouté. Les policiers temporaires sont essentiels à la sécurité publique des citoyens et citoyennes, mais nous n'avons pas l'intention de négocier sur la place publique.»