La gare intermodale Lucien-L'Allier sera au coeur d'un vaste complexe projeté par l'Agence métropolitaine de transport (AMT), au centre-ville de Montréal, dont le coût est maintenant estimé à un demi-milliard de dollars.

En plus des trains de banlieue, la future gare pourrait accueillir les trains Montréal-New York d'Amtrak et la navette ferroviaire prévue entre l'aéroport Montréal-Trudeau et le centre-ville.

 

Mercredi, La Presse a révélé que ce projet de gare, dont le coût était estimé à 40 millions de dollars l'an dernier, avait été «complètement redéfini» et que sa facture s'élèverait à 215 millions. Dans son plan d'immobilisation définitif de 2010-2012, l'AMT évalue maintenant le coût de la future gare à 320 millions, soit huit fois plus qu'il y a un an.

Hier, le journal The Gazette a toutefois révélé que la gare Lucien-L'Allier ne sera, en fait, qu'un élément d'un vaste complexe d'hôtels, de bureaux et d'appartements projeté par le géant immobilier Cadillac Fairview.

En plus de la gare qui continuerait de recevoir au moins deux des trains de banlieue de l'AMT, le complexe intermodal comprendrait une station de l'éventuel tramway de Montréal, un passage piétonnier souterrain vers la station de métro Lucien-L'Allier et une nouvelle gare d'autobus à l'angle des rues Peel et Saint-Antoine, dont le coût prévu est de 200 millions.

Le coût de l'ensemble du projet est estimé à 520 millions, a confirmé hier l'AMT. L'agence, responsable des trains de banlieue et du développement des transports en commun métropolitains, insiste toutefois sur le fait que le projet n'a encore été approuvé ni par Québec, qui en assurerait le financement, ni par la Ville de Montréal, qui devra le soumettre à consultation.

Environ 11 000 passagers des lignes Dorion-Rigaud, Blainville-Saint-Jérôme et Delson-Candiac transitent chaque jour par la gare Lucien-L'Allier, voisine du Centre Bell. Des travaux d'amélioration y sont projetés depuis des années. L'AMT était aussi à la recherche d'un emplacement, dans ce secteur, où accueillir plus d'autobus provenant de la Rive-Sud.

Le complexe intermodal, sur lequel l'AMT planche depuis un an, permettrait de résoudre tous ces problèmes et de créer un nouveau noyau d'activité dans une partie du centre-ville «appelée à connaître un développement soutenu», selon le plan d'immobilisation de l'AMT.

Quant à la navette entre l'aéroport et le centre-ville, l'AMT est partenaire du projet avec la société Aéroports de Montréal (ADM). La porte-parole de l'AMT, Martine Rouette, a précisé hier que la future gare a été conçue indépendamment du projet de navette, dont le tracé n'est pas encore définitif.

Les deux organismes ont commandé des études supplémentaires au printemps dernier pour comparer deux tracés qui empruntent des chemins de fer et n'aboutissent pas à la même gare. ADM privilégie un tracé parallèle aux voies du CN, qui aboutirait à la Gare centrale de Montréal, au coeur du centre-ville. L'AMT préférerait emprunter la voie du Canadien Pacifique, entre Montréal-Ouest et la gare Lucien-L'Allier.