Cameron Charlebois, cet homme d'affaires qui a lancé le projet de transformation extrême de la gare-hôtel Viger, au centre-ville, vient d'être nommé vice-président immobilier de la Société immobilière du Canada (SIM) pour le Québec. À ce titre, il hérite du plus ambitieux projet montréalais des prochaines années, celui de redonner vie au silo no 5, l'un des emblèmes de Montréal, vestige de l'exportation céréalière, a appris La Presse.

Cette nomination à un poste hautement stratégique signifie que la Société est sur le point de finaliser le transfert de titres de propriétés avec Transports Canada, afin de se porter acquéreur du silo et des îlots industriels de la rue Mill, d'une superficie de 8,5 hectares. La prochaine étape consistera à établir un plan directeur après des consultations publiques. Cameron Charlebois, arrivé en poste il y a deux jours à peine, cherche à établir des partenariats publics ou privés.

 

À la SIM, le vice-président aux acquisitions stratégiques, Gordon McIvor, a confirmé la nomination de M. Charlebois à La Presse, hier, et l'état d'avancement de l'achat des terrains, actuellement gérés par le Port de Montréal. Il indique que le projet s'inscrit dans la suite logique des bassins du Nouveau-Havre, sur le site de l'ancien centre de tri postal, qui nécessitera des investissements de 760 millions.

«C'est la première fois que nous nommons un vice-président immobilier responsable du Québec, a ajouté M. McIvor, joint à ses bureaux de Toronto. C'est un projet tellement important, l'un des plus grands de Montréal. Cameron Charlebois devient responsable de tout le Nouveau-Havre de Montréal.»

Dans le dernier rôle d'évaluation foncière, la Ville de Montréal établit la valeur du silo à 6 millions de dollars. Mais sa vente pourrait facilement atteindre plus du double, soit environ 15 millions. À l'instar des bassins du Nouveau-Havre, sa valeur foncière pourrait atteindre 700 millions une fois qu'il aura été réaménagé, pour des recettes municipales annuelles de plus de 12 millions.

Joint hier, Cameron Charlebois, qui a déjà occupé la fonction de directeur principal à la division des immeubles du Canadien Pacifique, a expliqué qu'il atteint le sommet de sa carrière en se joignant à la Société immobilière du Canada. Il occupait un poste de dirigeant à DMC International (gare Viger) depuis 2002. Sans vouloir s'attarder sur les motifs de son départ, il a expliqué qu'il quitte DMC parce que le projet de transformation n'avance pas assez rapidement.

«Avec le silo, tout est possible, estime-t-il. Nous sommes au début du processus, il faudra déterminer l'orientation. Mais c'est une icône de Montréal. Et comme j'ai déjà travaillé en étroite collaboration avec le fédéral (SCHL), pour le projet Benny Farm, j'ai bon espoir que le projet verra le jour dans les prochaines années.»

En 2005, l'administration portuaire de Montréal avait lancé un concours afin de trouver des idées pour convertir l'ancien élévateur à grains. On avait évoqué la possibilité de le transformer en musée d'art moderne, et l'Organisation des Nations unies a étudié la possibilité d'y établir des quartiers généraux. Les deux projets sont tombés à l'eau pour des motifs politiques et autres. Quant à M. Charlebois, outre ses années avec DMC International, il a déjà occupé les fonctions de directeur général adjoint au développement urbain pour la Ville de Montréal. Il est architecte de formation.