Rachel Laperrière est devenue hier la première femme à occuper le poste de directrice générale de la Ville de Montréal. Elle est issue du milieu culturel, ce qui est également une première pour ce poste, traditionnellement occupé par des ingénieurs.

«La culture est vraiment un vecteur de développement et de positionnement pour les grandes métropoles, autant pour conserver les cerveaux que pour les attirer, inviter les touristes, faire en sorte que les citoyens soient heureux, productifs, créatifs, imaginatifs», disait la nouvelle directrice générale, en 2003, un an avant l'adoption de la première politique culturelle de la ville de Montréal, l'une de ses réalisations majeures comme responsable du dossier culturel à la direction générale.

Mme Laperrière a elle-même travaillé dans le milieu des arts, comme artisane tisserande. Au début des années 80, elle devient directrice adjointe de la Corporation des métiers d'arts et cofonde le Grand prix des métiers d'arts. Elle occupera des fonctions dans la corporation pendant quatre ans.

À la fin des années 90, elle obtient une maîtrise en administration publique et termine première de sa promotion. Elle passe ensuite à la ville de LaSalle, alors une municipalité indépendante, comme directrice des Affaires culturelles. Elle y restera 10 ans. Des années au cours desquelles elle sera très active dans le développement des institutions culturelles de la municipalité. Une grande salle de théâtre communautaire y sera notamment érigée.

Elle travaille ensuite au Cirque du Soleil pendant deux ans, comme directrice de la planification stratégique et des affaires.

En novembre 2001, à la suite des fusions municipales, elle est recrutée à la direction générale de la nouvelle ville, sous l'autorité de Guy Coulombe. Elle y hérite tout naturellement du dossier culturel.

«Nous voulions que Montréal conserve son caractère unique au plan de la culture. Nous en avons même fait notre vision», avait déclaré Monique Lefebvre, la présidente du comité de transition, en annonçant la nomination de Mme Laperrière.

Au fil des ans, les responsabilités de Rachel Laperrière sont devenues de plus en plus importantes. Avant sa nomination comme directrice générale, elle était responsable, outre tout le secteur culturel, des parcs, des loisirs et des espaces verts de la ville, des institutions scientifiques comme le Biodôme et le Jardin botanique, de l'application de la loi sur la sécurité du revenu sur le territoire montréalais ainsi que du dossier ethnoculturel. À ce titre, elle a suivi de très près le dossier de l'émeute de Montréal-Nord.