Les élèves de l'École secondaire d'Anjou, dans l'est de Montréal, ne peuvent plus utiliser leur terrain de soccer cette année car il est devenu «dangereux». La Presse a appris qu'une dispute opposant la Ville de Montréal et la commission scolaire de la Pointe-de-l'Île prive des centaines de jeunes de ce plateau sportif.

Selon le maire de l'arrondissement d'Anjou, Luis Miranda, le terrain de soccer de l'école est aujourd'hui impraticable car la commission scolaire de la Pointe-de-l'Île (CSPI) refuse de payer sa part des travaux de rénovation.

 

Il y a trois ans, la Ville partageait le terrain de l'école secondaire d'Anjou et y organisait des matchs d'équipes de soccer locales. «À cette époque, on avait installé des lampadaires autour du terrain de soccer. Ça nous avait coûté 300 000$. La commission scolaire devait nous payer une part de 60 000$ pour ça. Elle ne l'a pas encore fait», affirme M. Miranda.

Aujourd'hui, l'arrondissement d'Anjou n'utilise plus le terrain de soccer. Mais quand la CSPI a joint M. Miranda il y a quelques mois en lui disant que le terrain devait être réparé, le maire a accepté d'aider. «Nous avons toutefois demandé que la commission scolaire nous paie d'avance pour la moitié des travaux, explique M. Miranda. Ils n'ont pas voulu.»

M. Miranda assure qu'il «est prêt à aider la commission scolaire», mais que «si le passé est garant de l'avenir», il craint que la CSPI ne s'abstienne encore une fois de payer son dû.

Devant le conflit qui l'oppose à la CSPI, l'arrondissement d'Anjou a cessé d'éclairer le terrain. «Le terrain appartient à la commission scolaire. Elle peut en faire ce qu'elle veut. Si elle veut le réparer et l'éclairer, elle peut le faire», dit M. Miranda, qui mentionne au passage que l'arrondissement entreprend actuellement des procédures contre la CSPI dans ce dossier.

À la commission scolaire, l'interprétation du litige est différente. «La mésentente porte sur la notion d'entretien», affirme la secrétaire générale de la CSPI, Christiane St-Onge. Selon elle, l'arrondissement devait assurer l'entretien du terrain. «Mais il s'est contenté d'en faire la tonte annuelle», dit Mme St-Onge.

Mal entretenu, le terrain est aujourd'hui «dangereux d'utilisation pour les citoyens et les élèves», mentionne Mme St-Onge. «On a mis l'arrondissement au courant au printemps, dit-elle. Mais rien n'a été fait depuis.»

Mme St-Onge refuse de commenter les questions financières. Elle se contente de dire que le paiement des lampadaires «fait partie des discussions» entre la CSPI et l'arrondissement.

En attendant, l'équipe de football de l'École secondaire d'Anjou ne peut plus utiliser son terrain. Les élèves d'éducation physique de l'établissement ne peuvent non plus y suivre leurs cours. Certains professeurs de l'école secondaire d'Anjou ont joint La Presse pour dénoncer la situation. Selon eux, il est déplorable que des élèves ne puissent faire du sport à l'extérieur à cause d'une dispute entre l'arrondissement et la CSPI. «C'est malheureux. Ça ne devrait pas exister. Mais c'est comme ça», reconnaît M. Miranda.

Pour joindre notre journaliste: ariane.lacoursiere@lapresse.ca