Le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, propose en plus d'un commissaire à l'éthique à la Ville de Montréal la création d'un poste de commissaire à l'intégrité qui serait intégré au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

En conférence de presse, ce mardi après-midi, M. Bergeron a précisé que son parti s'engage, s'il est majoritaire à l'issue du scrutin du 1er novembre prochain, à mettre en place une section anti-corruption au Service de police de la ville de Montréal car c'est, selon lui, «le fruit de la réflexion du meilleur spécialiste des questions policières connus à Montréal». M. Bergeron ne veut pas nommer son nom car celui-ci ne le souhaite pas. Le maire de Montréal a rejeté les recommandations de cet expert en juillet dernier, a-t-il dit.

«La section anti-corruption reposera sur la création d'un poste de commissaire à l'intégrité politico-administrative (CIPA), a-t-il dit. Le commissaire relèvera directement du maire de Montréal, qui ne pourra plus se déresponsabiliser. Cette proposition, à l'instar des autres mesures annoncées dernièrement, permettra à Montréal de s'auto-discipliner.» M. Bergeron estime qu'avec ce deuxième volet de son plan anti-corruption (le premier étant le plan pour un financement plus transparent), s'il est élu à la mairie, «l'escouade anti-corruption de la Sûreté du Québec se tournera les pouces à Montréal».

«On ne se contentera pas d'appeler la police après que les voleurs aient vidé la maison, a-t-il dit. Le CIPA et son équipe feront d'une part un travail de détection visant l'amélioration et la surveillance du processus d'attribution des contrats de la Ville, et d'autre part un travail de poursuite dont les cibles seront la prévarication, le trafic d'influence, le soudoiement et la compromission.» M. Bergeron pense que la SQ débarquant dans la Ville pour des enquêtes, ce serait une mise en tutelle de la Ville et que le poste de commissaire qu'il propose, avec le commissaire à l'éthique qui sera nommé à la Ville, permettra à l'administration municipale de s'autodiscipliner.

«Gérald Tremblay et Louise Harel ont nié leurs responsabilités en demandant à Québec d'intervenir, dit-il. Moi j'ai confiance en la Ville de Montréal et en la police de Montréal. Et j'assume mes responsabilités.» N'y-a-t-il pas des risques de conflit d'intérêt en choisissant le SPVM comme hôte responsable du commissaire? a demandé La Presse. Notamment dans les dossiers qui pourraient concerner des élus liés à l'administration de la police?

S'il y a des dérives, la SQ pourrait intervenir, répond M. Bergeron, mais il ajoute qu'il veut d'abord faire confiance à la police montréalaise et ne veut pas de «mise en tutelle partielle» des attributs politiques de la Ville.

M. Bergeron dit que ses propositions rétabliront la confiance et la fierté des Montréalais dans l'administration municipale. «Comme Jean Drapeau l'a fait dans les années 60», a-t-il conclu.