Après l'arrivée de Diane Lemieux avec Union Montréal, hier, la scène politique montréalaise a vu apparaître ce jeudi une autre grosse pointure en matière culturelle: Pierre Lampron, ex-président de la SODEC, sera candidat de Vision Montréal au poste de conseiller de ville dans le district du Vieux-Rosemont.

M. Lampron a une impressionnante feuille de route en matière culturelle. De 1989 à 1995, il a été directeur du bureau de Téléfilm Canada à Paris. De 1995 à 1999, il a oeuvré en tant que président de la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC). En 1999 et 2000, il était président de TV5 Amérique. Par la suite, il a été vice-président chez Quebecor Media après avoir été PDG de TVA International.Ce jeudi matin, il a dressé un bilan particulièrement «désespérant» des initiatives prises par l'administration Tremblay en matière culturelle depuis huit ans, regrettant que le maire Tremblay n'ait pas profité «des années de prospérité économique ni de l'extraordinaire créativité que tout le monde envie à Montréal».

«Je me présente à ces élections dans le seul but d'apporter ma contribution pour redonner à Montréal le dynamisme qu'elle a malheureusement perdu», a tout d'abord déclaré M. Lampron en conférence de presse.

Pierre Lampron a expliqué qu'il avait voyagé un peu partout dans le monde et qu'il était malheureusement obligé de constater que Montréal perdait du terrain sur la scène internationale par rapport à des villes comme Lyon, Barcelone, Edimbourg, Bordeaux et même Strasbourg et Québec.

«Il faut comme préalable à toutes nos ambitions que la Ville se remette à fonctionner normalement, que les projets y soient possibles, qu'ils se réalisent et que nous cessions de prendre le prétexte de notre impuissance pour s'excuser de ne rien faire, a-t-il dit. Je ne me serais jamais engagé sans avoir cette conviction profonde que Louise (Harel) est le leader digne des ambitions légitimes des citoyens de Montréal.»

M. Lampron a dit que Montréal a perdu du terrain par rapport à Toronto. «Même Québec lui fait la leçon, a-t-il dit. Les infrastructures foutent le camp. Les grands projets naissent dans la douleur et souvent, avec un parfum de scandale.» Il croit que Louise Harel fera en sorte que Montréal sera avec elle, «une ville propre gérée proprement».

M. Lampron a dit que le projet d'Exposition universelle de Benoit Labonté pour Montréal en 2020 est intéressant car il mobiliserait la Ville pour générer toute une série d'initiatives culturelles.

«J'ai participé à toutes sortes de projets, de comités mais comme l'a dit Gilbert Rozon, c'est l'action qui doit suivre. Les grands projets sont tous identifiés mais c'est l'action qui manque.» M. Lampron a dit qu'il faut arrêter de dire que Toronto n'a pas de culture. «Allez voir ce que la détermination a donné comme résultats, c'est devenue une ville exceptionnelle où le beau commence là où l'efficace arrive», a-t-il dit, ajoutant que Montréal a besoin d'un maire comme l'a été Jean-Paul L'Allier à Québec.