Louise Harel ou pas, opposition ou pas, l'administration municipale de Montréal adoptera son code d'éthique le mois prochain, après avoir obtenu l'aval du comité exécutif. Juste à temps pour les élections municipales du 1er novembre. Et l'on ne prévoit pas nommer un commissaire à l'éthique comme le recommandait le rapport de Florent Gagné, pour le compte du gouvernement du Québec.

Après une séance du conseil municipal passablement houleuse, où le parti Vision Montréal a réclamé en vain la nomination d'un commissaire à l'éthique, quatre membres de la Commission de la présidence du conseil, membres d'Union Montréal, ont exigé «une rétractation», voire des «excuses» de Louise Harel, hier midi. Selon eux, la candidate à la mairie de Montréal a «trahi» le travail de la commission municipale, qui s'est réunie sept fois avant de s'entendre sur la rédaction d'un rapport sur l'éthique.

 

Marvin Rotrand, vice-président de la Commission et conseiller municipal dans Notre-Dame-Dame-de-Grâce, a rappelé que deux membres de Vision Montréal, donc de l'opposition officielle, ont participé aux séances visant à mettre au point un code d'éthique. «Selon nous, Louise Harel a sciemment induit la population en erreur. Il y avait pourtant consensus et unanimité des membres pour adopter le rapport après des mois de travail», a déploré M. Rotrand.

Le rapport, qui sera soumis au conseil municipal fin septembre, prévoit la création d'un poste de conseiller à l'éthique sans pouvoirs d'enquête, l'obligation pour les élus de prononcer «un serment solennel» et l'obligation pour les entrepreneurs de la Ville de se soumettre au code d'éthique. Le code pourra être amendé en fonction des modifications qui seront apportées à la loi provinciale, a-t-on précisé.

La question de fond

En entrevue avec La Presse, Mme Harel a signifié, hier après-midi, qu'il ne fallait pas perdre de vue la question de fond: «Vont-ils oui ou non donner suite aux conclusions du rapport Gagné et nommer un commissaire? Je vais les laisser s'amuser avec les demandes de rétractation. Mais j'aimerais rappeler qu'ils avaient déjà refusé un ajout au rapport, en avril dernier, de la part d'Anie Samson et Soraya Martinez (Vision Montréal), qui incluait la notion de commissaire à l'éthique.»

Outre la nomination d'un commissaire, le parti Vision Montréal réclame l'instauration de sanctions en cas d'infractions à l'éthique, l'interdiction d'accepter des avantages indus et l'ajout de la notion d'incompatibilité avec certaines activités pour un élu de Montréal.