La Ville de Montréal est si préoccupée par la prolifération de maladies exotiques dans les arbres qu'elle lance une vaste étude pour déterminer quels sont les spécimens susceptibles d'être attaqués.

Le comité exécutif investira 70 000$ pour faire un inventaire détaillé de la population d'arbres dans l'île. Les autorités estiment que 80% d'entre eux sont susceptibles d'être infectés en cas de propagation. La Ville estime que ces arbres ont une valeur de 560 millions.

 

Au printemps, les autorités fédérales ont abattu 150 arbres à Carignan, sur la Rive-Sud, après la découverte d'un parasite qui a déjà ravagé des forêts en Ontario et aux États-Unis. C'est signe que l'agrile du frêne, un insecte originaire d'Asie, est aux portes de Montréal, estime la responsable du dossier au comité exécutif, Helen Fotopulos.

«On peut se donner les outils pour limiter les impacts, affirme-t-elle. Mais avec les changements climatiques et l'accroissement du commerce international, malheureusement, on n'est pas à l'abri des maladies.»

La Ville lance un appel d'offres pour qu'un groupe universitaire ou une entreprise compile des données sur la forêt urbaine à l'aide d'outils de pointe. En connaissant avec précision les dimensions, le volume et l'indice de stress des populations d'arbres, elle espère être en mesure d'intervenir rapidement si un parasite devait être détecté dans l'île.

Mme Fotopulos estime qu'une infestation pourrait avoir un impact majeur sur l'économie montréalaise. Elle souligne notamment que des propriétés pourraient perdre beaucoup de valeur si une maladie devait forcer l'abattage de centaines d'arbres.

Les autorités affirment que les infestations d'insectes exotiques ont entraîné des dépenses de 250 millions à New York, de 75 millions à Chicago et de 36 millions à Toronto.