Selon le magazine anglais Monocle, référence de l'élite internationale, Montréal figure parmi les 25 villes du monde où il est le plus agréable de vivre. Classée 16e l'an dernier, la métropole a toutefois reculé de trois places.

C'est Zurich, pôle économique et financier de la Suisse, qui arrive en tête du classement. Quatrième en 2008, Zurich a marqué des points pour la qualité de son urbanisme, son réseau de transport «impeccable» - grâce à la transformation de sa gare centrale Hauptbahnhof -, ses petits cinémas confortables et son ouverture d'esprit: la ville a une mairesse lesbienne depuis cette année.

 

Suivent Copenhague (en tête l'an dernier), Tokyo, Munich et Helsinki. Le palmarès comprend 15 villes européennes, quatre villes asiatiques, trois villes nord-américaines et trois villes d'Océanie. En Amérique du Nord, Honolulu est 11e, Vancouver 14e et Montréal 19e. Le magazine mentionne que Vancouver a perdu six places cette année à cause de sa construction débridée de condos de mauvaise qualité et d'un trop grand nombre de grandes surfaces. Les villes qui se classent juste après Montréal sont Auckland, Amsterdam, Kyoto, Hambourg, Genève et Lisbonne.

Bons et moins bons coups

Le magazine estime que la qualité de vie est «inégale à Montréal, mais que son libéralisme est admirable». Il décrit les Montréalais comme des épicuriens qui ont la chance de pouvoir «manger un bagel à 3h du matin», de se marier s'ils sont homosexuels, de louer un vélo en libre-service et de vivre sans avoir trop à dépenser pour se nourrir, se vêtir ou se loger. Les investissements dans les arts et la culture sont soulignés, de même que le fait que Montréal se classe à la première place en Amérique du Nord en ce qui a trait à la compétitivité des coûts de démarrage des entreprises.

Toutefois, le magazine critique des éléments de juridiction provinciale qui ont nui au classement de Montréal: il souligne par exemple qu'il est difficile de trouver un médecin de famille et que, pour un immigrant instruit, c'est à Montréal qu'il est le plus difficile de trouver un travail au Canada. Il critique le fait qu'«un enfant sur cinq soit pauvre», que la voiture soit encore la reine des transports et que, si 90% des gens recyclent, 70% des déchets finissent encore leurs jours dans des dépotoirs.

Porte-parole de l'administration Tremblay, le conseiller municipal Sammy Forcillo a dit hier être «très heureux de voir de si beaux résultats». «Notre administration a beaucoup investi dans nos infrastructures, la voirie, le fonds de l'eau, les transports actifs, notamment le Bixi, dit-il. Ce sont des éléments importants. Notre population a un sens de l'appartenance et un sens de la fierté envers les grandes valeurs et la mission de la municipalité.»

Monocle mène son enquête avec une liste préliminaire de 40 villes. Pour chacune d'entre elles, le magazine évalue des critères comme les transports publics, l'éducation, les manifestations culturelles, le taux de criminalité et l'ensoleillement. La forte présence de magasins d'usines ou de grandes marques commerciales (Monocle cite Zara et Starbucks) est, pour le magazine, un facteur négatif.