Une employée col bleu de Montréal congédiée pour ses absences répétées qu'elle a tenté de justifier par de faux billets de médecin pourra réintégrer son emploi à la Ville.

Le Tribunal d'arbitrage vient d'ordonner à la Ville de Montréal de redonner son emploi à Madeleine Dupuis, préposée aux travaux généraux à l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal, qui avait 16 ans d'ancienneté.

 

La salariée a reconnu avoir rédigé des faux certificats de maladie sur des formulaires de la clinique de son ancien médecin de famille. «Madame Dupuis reconnaît avoir fait une gaffe», peut-on lire dans la récente décision de l'arbitre, Me Richard Guay. Aux yeux de l'arbitre, cela témoigne d'un «jugement erroné», mais cela ne mérite pas un congédiement.

La Ville a soutenu devant l'arbitre que le contremaître de la salariée avait offert de l'aide pour résoudre ses problèmes d'absentéisme. «Les perches tendues n'ont pas été prises», selon la Ville.

De son côté, le syndicat des cols bleus a soutenu que le congédiement constitue une «sanction déraisonnable et disproportionnée». «Le Tribunal doit tenir compte des fonctions de journalière qu'exerçait Mme Dupuis, qui consistaient à ramasser des rebuts. Elle avait 16 ans d'ancienneté, un dossier disciplinaire vierge, et à toutes les étapes elle a fait preuve de remords», selon le syndicat.

Bien que fabriquer un faux certificat médical puisse justifier un congédiement, le Tribunal a pris en considération les «facteurs atténuants» énumérés par le syndicat, peut-on lire dans la décision.

Plutôt que d'être congédiée, la salariée écopera donc d'une suspension de 21 mois, a tranché le Tribunal.