L'administration du maire Tremblay vient de dégager 825 000$ de son budget afin de permettre au vérificateur général de Montréal de faire la lumière sur le contrat des compteurs d'eau. Cet argent permettra de payer les honoraires professionnels nécessaires à l'enquête de Jacques Bergeron, nouveau vérificateur arrivé en poste au début du mois de juin.

Outre la pertinence du contrat attribué en novembre 2007, au consortium GÉNIeau formé de Dessau et Simard-Beaudry, le vérificateur a la délicate tâche d'analyser son coût de 356 millions de dollars, soit le contrat le plus important jamais accordé à Montréal. Selon les informations obtenues par La Presse, le vérificateur a déjà réservé une somme de 400 000$ à cet égard pour retenir les services de vérificateurs comptables externes.

Depuis qu'il a repris le flambeau de Michel Doyon, ancien vérificateur général, Jacques Bergeron n'a rien laissé filtrer de son enquête. Au service des communications de la Ville de Montréal, la porte-parole Patricia Low a dit, hier après-midi, «qu'il travaillait activement au dossier, mais qu'il déclinait toute forme d'entrevue».

Impossible de savoir, donc, si son rapport sera prêt à temps, en septembre. En plus des services comptables, M. Bergeron a retenu une somme de 250 000$ pour examiner les aspects techniques du contrat avec l'aide d'ingénieurs. À ce sujet, la Ville de Montréal avait déjà engagé des dizaines de milliers de dollars pour accréditer des plombiers.

Avant que le contrat ne soit suspendu dans la tourmente du scandale, il était également prévu par l'administration municipale de mettre en place un programme de subventions aux entreprises et institutions pour préparer la plomberie, l'électricité et l'installation obligatoire de dispositifs antirefoulement (DAR).

Avocat au dossier

L'une des tâches délicates du vérificateur consiste par ailleurs à passer au peigne fin les détails du libellé de l'appel de propositions, et ses clauses de confidentialité. Des avocats spécialistes, dont les honoraires atteindront environ 150 000$, devront se pencher sur les allégations de conflit d'intérêts dans l'attribution du contrat et sur les liens amicaux de l'ancien président du comité exécutif, Frank Zampino, avec Tony Accurso, codirigeant de GÉNIeau.

À cet effet, le bureau du vérificateur général a également prévu 25 000$ pour recourir à des spécialistes de la gouvernance, donc de l'éthique en matière d'attribution de contrats municipaux.