Gérald Tremblay nie avoir voulu esquiver un débat avec ses adversaires, mais les organisateurs du cinquième Sommet citoyen de Montréal ont confirmé hier que son entourage était intervenu pour empêcher qu'il prenne part à une discussion sur l'avenir de Montréal avec les autres candidats à la mairie.

«Je n'ai pas peur d'être assis avec qui que ce soit», a déclaré M. Tremblay après avoir pris la parole dans une discussion intitulée La ville que nous voulons.

 

La Presse a révélé hier que, à la demande du maire, le programme du Sommet avait été modifié pour qu'il ne participe pas à la même table ronde que ses vis-à-vis.

Interrogé à savoir pourquoi il ne voulait pas se retrouver sur la même scène que ses adversaires, M. Tremblay a répondu: «C'est absolument faux.»

Le maire a fait valoir que son horaire était déjà fort chargé hier. Il a participé à des activités publiques au Tour de l'île, à un tournoi de volleyball de plage ainsi qu'à une commémoration du 180e anniversaire de la basilique Notre-Dame.

«Je n'ai pas de problème à faire des débats», a-t-il affirmé.

Mais l'organisation du Sommet confirme que, à l'origine, les cinq aspirants à la mairie devaient être assis à la même table pour la discussion. C'est à la suite d'une intervention de l'entourage de M. Tremblay que la formule a été modifiée, a affirmé Luc Rabouin, directeur général du Centre d'écologie urbaine de Montréal, l'organisme qui coordonne le Sommet.

«On voulait que tous les candidats à la mairie de Montréal puissent s'exprimer, a indiqué M. Rabouin. Et on a trouvé une solution qui semblait acceptable pour tout le monde.»

M. Rabouin confirmait du coup les propos tenus la veille par son porte-parole, Pascoal Gomes.

M. Tremblay a donc pris la parole aux côtés de conseillers municipaux et de penseurs du Canada anglais et de la France. Louise Harel (Vision Montréal), Richard Bergeron (Projet Montréal), Louise O'Sullivan (Montréal Ville-Marie) et Michel Bédard (Fierté Montréal) ont pris la scène une vingtaine de minutes plus tard, dans un atelier séparé.

Le maire les a toutefois rejoints sur scène au terme de leurs présentations pour porter un toast à Montréal.

«Dans la première table ronde, il y avait des représentants de différentes villes, a expliqué M. Rabouin. Comme il est maire, M. Tremblay voulait intervenir à titre de représentant de la Ville de Montréal.»

Critiques

Lors de la campagne de 2005, Gérald Tremblay n'avait participé qu'à deux débats, l'un en français et l'autre en anglais. Il avait notamment été critiqué pour avoir refusé de prendre part à un débat organisé par le Conseil des Montréalaises.

Louise Harel estime pour sa part que le maire aurait dû prendre part à la discussion aux côtés des autres candidats à la mairie.

«Ça aurait été normal, a-t-elle affirmé, puisqu'il manquait un candidat à la mairie à la table des candidats.»