Les candidats à la mairie se retrouveront sur la même scène, ce matin à l'UQAM, pour discuter des grandes questions qui concernent la métropole. Tous sauf un: Gérald Tremblay répondra aux mêmes questions que ses adversaires, mais dans une discussion séparée, qui aura lieu une demi-heure plus tôt. Les organisateurs du forum ont dû trouver ce «compromis» pour que le maire accepte d'y participer, a appris La Presse.

Le 5e Sommet citoyen de Montréal est un forum de 80 ateliers et conférences sur l'économie, l'aménagement urbain, l'environnement et un éventail de sujets qui touchent la politique municipale. Le maire répondra à une série de questions au cours d'un atelier intitulé La ville que nous voulons.

«Pour les gens qui seront ici demain, a expliqué Pascoal Gomes, porte-parole du Sommet citoyen, ça ne fera aucune différence que les candidats soient assis côte à côte ou pas. Il n'y a pas de débat comme tel. Les gens vont entendre chacun des candidats et le maire se prononcer sur les mêmes questions avec le même temps alloué.»

Le maire prendra donc la parole vers 10h30 avec un groupe composé d'élus et de penseurs du Canada anglais et de la France. Louise Harel (Vision Montréal), Richard Bergeron (Projet Montréal), Louise O'Sullivan (Montréal-Ville-Marie) et Michel Bédard (Fierté Montréal) prendront la scène lors de l'atelier suivant, à 11h30.

À la question de savoir pourquoi le maire refuse de partager la scène avec les autres candidats, son porte-parole, Martin Tremblay, a répondu: «Nous voulions nous assurer que le maire ait un espace approprié pour livrer son message, pour discuter de ses idées, pour faire avancer un certain nombre d'enjeux. Que les gens le fassent avant ou après, l'important c'est que les enjeux soient discutés et que les idées soient entendues.»

«Manque de respect»

Benoît Labonté, qui vient tout juste de céder sa place à Louise Harel à la tête de Vision Montréal, estime que le maire «manque de respect» envers les électeurs en refusant de participer à la discussion. «Ça témoigne d'une certaine nervosité et d'une certaine crainte de débattre du bilan de l'administration», a-t-il raillé.

Lors des élections de 2005, qu'il avait remportées haut la main, Gérald Tremblay n'avait participé qu'à un seul débat en français. Il avait notamment été critiqué pour avoir esquivé un débat organisé par le Conseil des Montréalaises. Le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, affirme que, en évitant ses adversaires au Sommet citoyen, le maire retourne à ses vieilles habitudes.

«Si c'est son intention de faire ça à nouveau cette année, c'est carrément trouillard, a-t-il dénoncé. C'est aussi tourner le dos à ses responsabilités. Le public a le droit de pouvoir jauger autrement que dans des activités partisanes où tout est fixé d'avance.»