Au 31 décembre 2008, la Ville de Montréal avait dégagé un léger surplus de 88 millions sur un budget de 4 milliards, notamment grâce au fait que l'administration Tremblay-Dauphin a perçu plus de taxes qu'en 2007.

La divulgation, hier, du rapport financier annuel vérifié 2008 révèle en effet que les taxes ont rapporté 2,68 milliards l'an dernier au lieu de 2,60 milliards en 2007 et plus que les 2,66 milliards prévus.

 

Les paiements tenant lieu de taxes ont toutefois moins rapporté que ne le pensait l'administration municipale: 226 millions en 2008 au lieu des 242 millions prévus et exactement réalisés en 2007.

L'administration alors dirigée par le grand argentier Frank Zampino avait surestimé les revenus que la Ville obtiendrait en 2008. Selon l'état consolidé des activités financières dévoilé hier, elle croyait pouvoir recueillir 5,1 milliards. Elle a eu 200 millions de moins, soit 4,9 milliards, ce qui constitue également une baisse de 21 millions par rapport à 2007.

Elle avait anticipé un déficit d'exercice, compte tenu d'une augmentation de ses dépenses. Ce déficit du bilan financier des opérations et des immobilisations est bien là mais il est moins élevé que prévu: 330 millions au lieu des 554 millions anticipés. L'an dernier, il y avait eu un surplus d'exercice de 227 millions et non pas un déficit.

L'administration Tremblay-Dauphin a exposé la situation financière de Montréal sous un angle positif, hier. Elle a pris soin de dire que les états financiers 2008 consolidés «prennent en compte les organismes situés dans le périmètre comptable de la Ville».

«Si on exclut ces derniers, la Ville de Montréal, à elle seule, termine l'année 2008 avec un surplus de près de 88 millions», indique l'administration dans le document officiel.

Des taxes et des surplus

«N'eût été l'hiver exceptionnel que nous avons connu en 2008, le surplus atteindrait 180 millions, a réagi le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron. Année après année, c'est la même chose: il y a eu un grand total de 811 millions de surplus depuis que Gérald Tremblay est au pouvoir.»

Selon M. Bergeron, si la Ville a accumulé des surplus, elle le doit aux taxes que l'administration a créées pour alimenter les fonds de l'eau et de la voirie et aux revenus des stationnements et des contraventions.

Quant au chef de l'opposition officielle, Benoit Labonté, il n'est pas parvenu, lors de la réunion du conseil municipal, hier soir, à persuader le maire Tremblay d'utiliser une partie des 88 millions de surplus pour éviter à la Société de transport de Montréal de couper 40 millions dans son budget.

«Je réitère qu'il n'y aura pas de coupes dans les services ni d'augmentation des tarifs, a dit le maire Tremblay. Nous allons trouver des solutions avec nos partenaires de la CMM et du gouvernement du Québec.»

Pour joindre notre journaliste: eric.clement@lapresse.ca