La démission subite du directeur général de Vision Montréal, Giulio Maturi, n'a pas terni la journée du chef de l'opposition officielle, Benoit Labonté, hier, tout heureux d'annoncer l'arrivée du conseiller indépendant d'Anjou, Rémy Tondreau, à Vision Montréal.

Ancien organisateur adéquiste, Giulio Maturi était entré en fonction le 16 octobre dernier. Il avait grandement contribué à la victoire de Vision Montréal lors de l'élection partielle dans l'arrondissement d'Ahuntsic-Cartierville, le 21 septembre.

 

M. Maturi avait remplacé le directeur général Yves Lemire, qui avait lui-même démissionné en août, après seulement trois mois d'exercice. Le chef de Vision Montréal a dit, hier, que M. Maturi partait «pour des raisons personnelles» et qu'il demeurait membre du parti. Les informations que La Presse a obtenues laissent plutôt entendre que Giulio Maturi avait du mal à s'entendre avec la directrice de cabinet de M. Labonté, Irène Marcheterre.

«On ne commentera pas ces raisons personnelles», a dit M. Labonté.

Le départ de M. Maturi porte à 17 le nombre de cadres, d'élus ou de membres importants de Vision Montréal qui ont quitté ce parti depuis les dernières élections, en 2005. En ce qui a trait aux élus, après les conseillers André Bélisle et Nicolas Montmorency en 2006, Mary Deros, Richer Dompierre, Claire Saint-Arnaud (ex-leader de l'opposition officielle) et le conseiller Pierre Mainville ont quitté le caucus de Vision Montréal en 2008.

En ce qui concerne ceux qui ont eu des responsabilités au parti, l'ex-directeur général, Robert Laramée, Christine Hernandez, présidente dans Outremont, Suzanne Gouin, présidente dans Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, et deux membres du comité exécutif dans Rosemont-La Petite-Patrie, France Laplante et Uldège Couture, ont démissionné dans la dernière année.

Enfin, parmi la garde rapprochée de Benoit Labonté, son chef de cabinet, Pierre d'Amours, l'a quitté en août dernier, après d'autres employés, tels Stéphane Dion, Daniel Saint-Louis, Sébastien McQuade ou encore Félix-Antoine Jolicoeur.

«On ne peut pas dire que le bateau prend l'eau, dit M. Labonté. On a gagné les deux dernières élections partielles à l'automne. On a eu M. Keeton Clarke, qui quitte Union Montréal pour se joindre à nous. On a maintenant M. Rémy Tondreau qui arrive. Et des départs, il y en a dans tous les partis. La moitié de la Commission-Jeunesse d'Union Montréal est partie. Personne n'en a parlé. Projet Montréal a aussi perdu un important vice-président.»

Interrogé à savoir si, compte tenu d'un récent sondage qui le plaçait derrière le chef du parti Projet Montréal, Richard Bergeron, et loin derrière le maire Gérald Tremblay, Benoit Labonté n'aurait pas l'intention de jeter l'éponge. Le maire de Ville-Marie rappelle que sa stratégie est «de procéder étape par étape».

«Le vrai sondage, ce sera le 1er novembre, dit-il. Je reste jusqu'au bout. Je suis le candidat de Vision Montréal à la mairie de Montréal.»

Le congrès de Vision Montréal en vue de l'élection municipale aura lieu le 26 avril.