Des arénas gérés par Montréal sont si désuets que les mettre à niveau coûterait plus de 150 millions de dollars, a appris La Presse. L'administration Tremblay planche sur un vaste projet pour remettre 15 d'entre eux en état. Et elle n'exclut pas de se départir de certains bâtiments dans les prochaines années.

La Ville entamera bientôt une série de travaux pour rénover les toits, les gradins et les vestiaires de certaines patinoires intérieures. Elle demandera aussi aux gouvernements fédéral et provincial de verser respectivement 42 et 21 millions de dollars pour cette vaste cure de jeunesse, qui se terminera en avril 2011. Avec la contribution municipale, le coût de ce projet pourrait atteindre 85 millions.

 

Il faut dire que le temps presse, estime le responsable des sports et loisirs au comité exécutif, Michael Applebaum. Ses fonctionnaires ont compilé une série de données sur l'état des patinoires intérieures au cours des derniers mois pour produire un «indice de vétusté». En tenant compte de différents facteurs, comme l'état des gradins ou des systèmes de réfrigération, ils ont conclu que certains bâtiments ont besoin d'un véritable traitement de choc.

L'aréna Henri-Bourassa, à Montréal-Nord, a par exemple atteint un indice de vétusté de 78%. Même chose pour l'aréna Mont-Royal, sur le Plateau. L'aréna Saint-Charles, dans le Sud-Ouest, obtient pour sa part un score de 70%.

«À 30%, on a besoin de faire des rénovations, explique M. Applebaum. C'est vraiment en mauvais état.»

À lui seul, le remplacement des systèmes de réfrigération coûtera une fortune. En effet, 35 des 41 patinoires intérieures utilisent un dispositif au fréon, un gaz qui attaque la couche d'ozone. En vertu du protocole de Montréal, une entente internationale qui vise à éliminer ces substances, la Ville a jusqu'à 2020 pour les remplacer par des systèmes à l'ammoniac.

Le remplacement d'un seul de ces dispositifs coûte environ 3 millions, indique M. Applebaum.

Les sommes considérables que la Ville souhaite investir ne permettront pas de rénover chacun de ses 41 arénas publics, admet le conseiller. Un tel chantier coûterait au moins 151 millions.

Les travaux toucheront donc 15 bâtiments dans autant d'arrondissements. On ciblera ceux qui sont utilisés par les organismes communautaires, comme les ligues de hockey pour enfants.

Les autorités espèrent rentabiliser ces investissements en équipant les immeubles de filets de tennis, de volleyball ou de badminton. Ces sports sont pratiqués à longueur d'année, contrairement au hockey et au patinage artistique, qui sont surtout populaires en hiver.

La Ville n'entend pas se départir de ses arénas, mais cette possibilité n'est pas exclue à l'avenir dans certains cas, affirme M. Applebaum. Certaines patinoires intérieures tirent déjà d'importants revenus de ligues sportives privées, fait-il valoir. Il n'est donc pas impossible que des bâtiments puissent être cédés à des acquéreurs privés qui seraient disposés à faire des rénovations.