Un incendie qui a ravagé une Caisse populaire il y a plus de 10 ans coûtera 3,2 millions à l'arrondissement de Saint-Laurent. Le comité exécutif de Montréal a mis fin cette semaine à un feuilleton judiciaire qui dure depuis une décennie en acceptant de dédommager l'institution financière et son assureur, qui accusaient les pompiers de négligence.

Le matin du 9 février 1999, une employée de la Caisse, sise rue de l'Église, appelle le service des incendies de la défunte Ville de Saint-Laurent pour signaler une odeur de brûlé. Après vérification, les pompiers concluent qu'elle est due au frottement d'une courroie dans le système de ventilation. Ils recommandent de faire inspecter le dispositif par un technicien et quittent les lieux.

 

Quelques heures plus tard, à 17h, les flammes prennent naissance dans le bâtiment.

Les pompiers reviennent en trombe sur les lieux et pensent avoir maîtrisé l'incendie lorsqu'ils repartent. Mais le lendemain, ils sont rappelés de toute urgence: le feu a repris de plus belle.

Toute cette affaire aurait pu être évitée si les pompiers n'avaient pas fait preuve de «négligence» et d'«incompétence», ont dénoncé la Caisse populaire et les Assurances générales des Caisses Desjardins, dans une poursuite intentée six mois plus tard. Les entreprises réclamaient plus de 2,6 millions à l'ancienne ville. Elles sont revenues à la charge contre la nouvelle Ville de Montréal après les fusions.

Dix ans après le sinistre, le conseil exécutif a finalement approuvé une entente à l'amiable. Les plaignants empocheront donc un dédommagement de 3,2 millions, 600 000$ de plus que ce qu'ils réclamaient à l'origine.

«Je suis heureux que ce soit réglé, a confié le maire de l'arrondissement de Saint-Laurent, Alan DeSousa. Ça n'aurait jamais dû durer aussi longtemps.»

Seuls les contribuables de l'arrondissement absorberont la facture de 3,2 millions, explique M. DeSousa, puisque la poursuite est considérée comme une dette héritée de l'ancienne ville. Il précise toutefois que son budget prévoit une enveloppe pour ce type de débours et qu'aucun service ne sera compromis en raison de cette dépense imprévue.